BIO ET LOGIQUES 
Notre blé : le seigle :

Accueil


Céréale à paille annuelle de haute taille (1 à 2 m), présentant un fort tallage et que l'on rencontre souvent sur sols pauvres. L'inflorescence est un épi long et très aristé (*) .
- Le principal pays producteur européen est l'Allemagne.
- Elle est cultivée pour son grain (caryopse), utilisé pour la fabrication de pain et d'alcool. On peut aussi l'employer comme fourrage et utiliser ses chaumes longs et fins.
- Le semis s'effectue en automne pour une récolte en été.

LE "GRAIN A PAIN" LE PLUS ANCIEN

Si dans les pays de langue française, "blé" (ou "bled") est synonyme de froment, c'est parce que ce mot désigne en général la céréale dont on fait le pain. En Hollande et en Belgique il trouve son équivalent dans le mot "koren",qui s'applique là au seigle, la première céréale dont a été fait le pain dans les pays plats. En Wallonie, d'ailleurs, "blé" est encore le nom populaire du seigle, sauf en Haute Belgique où ce même terme désigne 1'épeautre, Seigle et épeautre sont en effet les plus anciennes céréales à pain de nos régions, où le froment n'a été introduit que bien plus tard, vraisemblablement par les Romains.

On cultive le seigle depuis 2000 ans au moins mais au con traire du froment et de l'orge, on n'a pas retrouvé cette céréale dans les tombeaux des anciens Egyptiens. En tout cas, il est certain que le seigle est avec le froment la céréale la moins ancienne. Son origine se situe probablement en Iran ou en Afghanistan. En Europe, les premières traces de seigle retrouvées, à Olmutz, datent de 1' âge du bronze (entre 1800 et 1000 ans avant J.C.).

Aujourd'hui le seigle est encore la céréale principale dans certains pays d' Europe et le pain de seigle y est l'aliment de base. Pas moins de 95 % de la production mondiale de seigle provient d'ailleurs de 1' Europe, ou les principaux pays qui le cultivent sont la Russie, la Pologne et i'Allemagne (avant la dernière guerre mondiale on cultivait deux fois plus de seigle que de froment dans ce dernier pays}.

BOTANIQUE ET CULTURE
Le grain de seigle est plus léger et plus long et élancé que le grain de froment. Sa couleur varie entre le brun, le brun-gris et le vert. Tout comme il existe plusieurs variétés de froment, les variétés de seigle vent nombreuses. On distingue encore le seigle d'été et le seigle d'hiver. un sol au pH bas, qui ne connaît que peu de maladies, qui résiste bien au froid, tant au cours de la germination que durant la croissance et la maturation, et qui se contente de terres très peu fertiles. Le seigle pousse d'ailleurs jusqu'à une altitude de 2100 m (dans les Alpes) et jusqu'à une latitude nord de 63o (en Finlande). Plus au Nord encore, seules les céréales d'été peuvent se cultiver.

Grâce a sa croissance précoce, le seigle est bien armé contre les mauvaises herbes, qui apparaissent massivement 1' hiver à peine passé, surtout dans les terres sablonneuses et tourbeuses.

Pourquoi, malgré ces très belles références, la culture du seigle est-elle aujourd'hui partout en régression? II y a plusieurs causes:

1 ) Le seigle était jadis 1' aliment de base dans de nombreuses régions montagneuses qui ont été presque entièrement abandonnées par leurs populations.

2) Le seigle a été évincé au profit du froment, dit plus "civilisé".

3) Le seigle est une plante qui aime les terres pauvres et acides. Or, les techniques "d' amélioration" de la fertilité du sol ont considérablement réduit la surface de telles terres.

4) La paille de seigle est un excellent matériau pour le revêtement des toits. Depuis qu' on ne bat plus le seigle au fléau (remplacé par la batteuse), sa paille ne convient plus à cet usage. Alors qu' en même temps les toits en paille ont graduellement cédé la place aux toits en matériaux durs.

LE SEIGLE A LIMA
La plus grande partie de notre seigle est cultivé (biologiquement) en Belgique, tant en Wallonie que dans los Flandres, le reste en France. Dès son arrivée, le grain est soigneusement trie et nettoyé, Celui qui est destiné à la fabrication du pain, des flocons et de la farine est lavé et mondé dans 1' installation Steinmetz (voir "Lima-Nouvelles" n° 30), tandis que le seigle destiné à être consommé en grain reste tel quel, car le traitement Steinmetz, tout en préservant le germe, entrave la bonne germination.

UTILISATIONS DU SEIGLE DANS L'ALIMENTATION ET DANS D'AUTRES DOMAINES...
Grâce à sa réputation légendaire, le pain de seigle n'a pas encore complètement disparu de nos jours. Quel contraste n'offre pas son aspect rude, massif et ferme avec le tristement populaire pain blanc, gonflé en moul

Des pays scandinaves nous est venu une sorte de pain de seigle, des galettes minces et sèches appelées là bas''Knackebrot''

Si la farine de seigle possède trop peu d'élasticité pour faire des crêpes présentables, elle se prête par contre fort bien à la préparation de crèmes, de bouillies et de croquettes (mélangée ou non à des farines d'autres céréales).

La farine de seigle finement tamisée (donc privée du germe et de 1'assise protéique) sert de base à des friandises bien connues comme le pain d'épice. Notons que la teneur en sucre ou en miel de ces produits est tellement élevée qu'ils ne devraient être consommés qu' occasionnellement et comme dessert.

Citons encore le genièvre et certaines sortes de whisky distillés à partir de seigle.

La paille de seigle, longue, fine et cure, est un matériau de choix en construction, en industrie et en artisanat: revêtements de ton's, carpettes et nattes, matière première pour la fabrication du carton, etc.

Chez nous, la paille de seigle constitue souvent de 20% à 30% de la ration de fourrage du bétail. Et son grand pouvoir absorbant la destine particulièrement aux litières.

VALEUR NUTRITIVE (2)
De composition, la seigle ressemble assez fort au froment, sauf qu' il contient beaucoup moins du gluten. Et comme le froment, il nous procure de la force musculaire, cie l'énergie et de 1' endurance.

Le seigle est particulièrement bienfaisant pour les sédentaires, car il possède des propriétés dépuratives du sang: il assouplit les vaisseaux, active la circulation et prévient la constipation.

Les substances nutritives essentielles du seigle et leurs composants (vitamines, enzymes, oligo-élements) forment un complexe harmonieusement équilibre. Quelques exemples:

Le bon rapport entre les vitamines du groupe 8 permet une assimilation optimale des substances nutritives. La vitamine B1, en particulier, constitue un facteur de sécurité dans 1' assimilation des hydrates de carbone et enlèvent à ceux-ci le pouvoir de faire grossir

Grâce à leur composition équilibrée en acides aminés, les protéines du seigle ne risquent pas de provoquer des troubles allergiques.

Les phosphatides (surtout la lécithine) et la phytostérine que contient le seigle, constituent des méchanismes de protection de la structure lipoidique des cellules, des tissus et des organes.

Si la teneur en graisses du seigle est relativement faible, ses graisses renferment par contre de nombreux éléments précieux donc les principaux sont des acides gras poly-insaturés du type de l'acide linoléique.

-- Le seigle est un véritable accumulateur de minéraux précieux, principalement le fer et l'acide folique, qui servent à régénérer le sang, et le fluor, qui est un élément importent dans la formation de 1'émail des dents (la teneur en fluor du seigle est de dix fois supérieure à celle du pain blanc).

COMPOSITION

1000 g de seigle complet contiennent (d'après Block and Belling ):

 

 

DU POINT DE VUE DE L'ANTROPOSOPHIE...
C' est Rudolph Steiner qui nous a fait discerner les remarquables et mystérieux rapports qui existent entre 1` homme, son alimentation et l' univers. Il a établi en particulier la corrélation entre les quatre céréales européennes - avoine, orge, seigle, froment -- et les quatre éléments: feu, air, eau, terre. Les quatre éléments d' Aristote sont en effet bien plus que ce que la physique d' aujourd'hui nous présente comme des états d' agrégation. Ils sont l' image des différentes phases de l' évolution de notre univers: un processus de densification. Comparons cette évolution avec nos quatre céréales: le froment, le grain le plus lourd et le plus ferme, représente 1' élément terre, tandis qu'à l'autre extrémité la légère avoine évoque i' image du feu. Entre ces deux nous avons les stades de transition ,1. l'orge (= air) et le seigle {= eau).

Que tout ceci n' est pas quelque aimable fantaisie née d' un esprit prosaïque ,apparaît clairement de la composition en substances alimentaires de base des quatres céréales

Protéines Graisses Hydrates de carbone
Froment 10 % 1 % 75 %
Seigle 11 % 2 % 70 %
Orge 12 % 3 % 69 %
Avoine 13 % 6 % 67 %

Nous voyons ainsi que la protéine, 1'élément de vie, est présente principalement dans 1'avoine et diminue graduellement vers le froment, La corrélation entre 1'avoine et le feu est encore établie par sa richesse en huiles (huile - feu). Alors que les hydrates de carbone, le constituant alimentaire que est le plus proche de la notion de matière solide, se retrouvent surtout dans le froment.

On pourrait continuer à retracer ces affinités entre 1' homme, les éléments et les céréales` et les discerner par exemple jusque dans les types caractériel en destinant à chacun la céréale qui lui est la plus favorable c'est ainsi qui 1'avoine sera 1' aliment du mélancolique, le froment celui du colérique... -

Le seigle a été introduit assez tard dans l'histoire de l'humanité, il y a peut-être 2000 ou 3000 ans. Il est toujours beaucoup cultivé en Europe du Nord et en Asie.
L'abilité du seigle à se développer dans des sols pauvres, à des températures difficiles et souvent à de très hautes altitudes est remarquable.


Le seigle est une céréale sombre qui ajoute de la saveur à de nombreuses préparations.
Bien que la production de seigle ait diminué pendant le 20e siècle, il est toujours la céréale préferée pour la confection du pain dans de nombreuses parties du monde.
Il est utilisé en alimentation animale mais aussi pour faire du whisky.

Le seigle est une céréale tendre similaire au blé du point de vue nutritionnel; elle est riche en minéraux, particulièrement en fer, et en vitamines B.

Les différentes formes de seigle :

Graines de seigle
Seigle concassé

Flocons de seigle

 

Farine
Idées de cuisine

Le seigle demande un longue cuisson: les graines de seigle ont besoin de presque deux heures et les flocons une heure.
Le temps de cuisson peut être diminué si les graines sont mises à tremper dans de l'eau froid pendant une nuit.
Si vous ne voulez pas perdre les nutriments vous pouvez utiliser l'eau de trempage pour la cuisson.

Les graines de seigle ressemblent à celles de blé. Elles peuvent être cuisinées en plat principal ou d'accompagnement.

Le seigle a un goût prononcé ce qui permet de le cuisiner avec d'autres céréales.
Vous pouvez mélanger les graines de seigle avec celles de blé, ou le seigle concassé avec le blé concassé.

Le seigle concassé peut être ajouté aux soupes ou cuisiné et mangé comme un pilaf.

Les flocons de seigle peuvent être mangés au petit-déjeuner. Ils sont souvent mélangés en petite quantité avec des flocons d'avoine dans les crüeslis ou autres céréales pour le petit-déjeuner.

Composition


Graines de seigle 100 g Protéines 11 g
Glucides 69 g
Lipides 1.8 g
Nutriments principaux
Calcium 60 mg
Fer 4.5 mg
Magnésium 130 mg
Manganèse 4 mg
Phosphore 380 mg
Potassium 453 mg
Riboflavine 0.22 mg
Thiamine 0.4 mg
Zinc 1.5 mg

 

Recette : Petits fours 250 g farine de seigle
100 g beurre ou margarine ramolli
3 c. à s. noix moulues Mélanger tous les ingredients jusqu'à ce que la pâte soit bien homogène.
3 c. à s d'amandes moulues Diviser la pâte en une trentaine de boules que vous aplatissez légèrement.
5 c. à s. de sucre Faire cuire sur une tôle huilée à four moyen 15 minutes environ.
un zeste de citron Laisser refroidir.
une pincée de sel


L'ERGOT DU SEIGLE :

L'ergot (Claviceps purpurea) est un champignon qui attaque les inflorescences (épis) de la plupart des graminées et plus particulièrement celles du seigle. L'ergot est un problème aussi bien en agriculture conventionnelle qu'en agriculture biologique. En effet, les traitements fongicides appliqués avec la semence ou pulvérisés ne sont pas très efficaces contre l'ergot.

Plantes attaquées

L'ergot est une maladie qui affecte la plupart des graminées , autant les céréales que les graminées fourragères ou indigènes. Cependant, les espèces ou variétés dont les glumes restent ouverts longtemps sont plus susceptibles d'être infectés par l'ergot que les autres. Ainsi, le seigle est une plante très sensible à l'ergot parce qu'il est à pollinisation ouverte. L'ergot est si bien adapté au seigle, que le pollen de celui-ci stimule la germination du champignon..

Pour les céréales en champ, nous retrouvons après le seigle en ordre décroissant de susceptibilité à l'ergot, le blé, l'orge et l'avoine. Bien qu'il existe des races d'ergot qui attaquent préférablement certains types de graminées, les graminées adventices ou celles qui croissent en zone non-cultivées servent quand même de réservoir d'infection pour l'ergot dans les champs de céréales.

Dommages

Pertes économiques

L'ergot occasionne des pertes économiques aux producteurs par une diminution des rendements et par la dévalorisation de la qualité de la récolte. L'ergot détourne le carbone absorbé par la photosynthèse à son profit et retarde la maturité du grain.

Ont établi pour le seigle la correspondance entre le pourcentage d'infection des épis, la baisse de rendement et la perte de valeur de la récolte (déclassement du grain). Pour un niveau d'infection de 0.5% (0,5% des épis dans un champ sont infectés), la baisse de rendement est de 0,16 % et la perte de valeur de 3,5%. Pour un niveau d'infection de 3,3%, la baisse de rendement est de 1,05% et la perte de valeur de 18,3%.

Contamination

La contamination des farines et des moulées par l'ergot est un problème sérieux en raison des composés toxiques (alcaloïdes) qu'il contient. Ces composés peuvent empoisonner les humains et les animaux qui les consomment(1)

. L'effet physiologique général de ces alcaloïdes est de provoquer la contraction des muscles et la constriction des vaisseaux sanguins.

Chez l'humain, l'ergot cause la maladie dite de St-Antoine, qui a fait des ravages au Moyen-Âge quand le pain était souvent fait avec de la farine contenant beaucoup d'ergot. La maladie provoque l'aternance d'une sensation de grand froid et de grande chaleur dans le corps et peut mener à la mort.

Chez les animaux, la diminution de la circulation sanguine peut entraîner la perte gangreneuse de parties du corps, des avortements, des convulsions et la mort lorsque de grandes quantités d'ergot sont ingérées. De petites quantités apportées aux rations pendant une longue période de temps peuvent quand même causer des problèmes tels que des jeunes animaux faibles, une baisse de la production laitière et une apparence piteuse. Les jeunes animaux sont plus susceptibles que les adultes à l'ergot. Le tableau 1 présente les symptômes d'un empoisonnement à l'ergot selon l'espèce animale.

Phytogénétique

L'ergot est un véritable cauchemar pour les chercheurs qui essaient de développer des variétés hybrides d'orge et d'autres céréales. En effet, les fleurons des lignes à stérilité mâle de céréales auto-pollinisées sont ouverts pour de longues périodes et sont donc très susceptibles à l'ergot.

Description

Au champ, on reconnaît facilement l'ergot aux corps (sclérotes) de couleur mauve foncé à noire qui remplacent les grains sur l'épi. Ces sclérotes mesurent de 2 à 20 mm de longueur selon l'espèce que l'ergot infecte. Sur le seigle à maturité, les sclérotes d'ergot deviennent souvent beaucoup plus longs que les grains eux-mêmes. Sur le blé et l'orge, les sclérotes se développent moins.

Avant criblage, il est facile de repérer les sclérotes entiers tandis que ceux qui sont brisés se reconnaissent à leur extérieur foncé et leur intérieur gris blanc. Une fois le grain moulu, il n'est plus possible de discerner la présence de l'ergot sans recourir à des analyses sophistiquées.

 

Tableau 1 - Symptômes d'un empoisonnement à l'ergot selon l'espèce animale
Espèce Symptômes
Porcins - arrêt de lactation des truies
- haute mortalité des porcelets

- Gangrène du bout des oreilles et de la queue chez les porcelets allaités

Bovins - Enflure des pieds, boitement des pattes de derrière surtout
- Grand besoin en eau, salivation abondante

- Diarrhée

- Pelage d'apparence rude

- Oreilles et queues gangréneuses

- La lactation peut diminuer mais ne s'arrête pas. Le lait est propre à la consommation toutefois.

Ovins - Diminution de l'appétit et du gain de poids
- Difficulté de respiration

- Stress de chaleur, salivation excessive

- Diarrhée, saignement interne dans le tube digestif

- Réduction du taux de gestation

Avins - Gangrène de la crête, de la langue et du bec
- Diminution du taux de croissance

- Diminution de la ponte

- Mortalité des poussins

Plus tôt dans la saison, lorsqu'on ne peut pas encore voir les sclérotes foncés sur les épis, il est possible de détecter une infection d'ergot sur les épis en formation. Après la floraison, on peut remarquer des goutellettes d'un liquide gluant sur la surface des fleurons, liquide qu'on appelle miellat. Le miellat contient en fait les spores de l'ergot et ces spores sont dispersés par la pluie et les insectes aux autres fleurons. Les épis infectés paraissent souvent sale parce que le pollen et les poussières se collent au miellat.

A partir des sclérotes d'ergot tombés au sol, ils se développent des structures qu'on appelle des stromas. Il s'agit de fines tiges blanches de 5 à 25 mm de long qui se terminent par des petites sphères roses qui contiennent les périthèces. Chaque sclérote peut arborer jusqu'à 6 stromas. Les spores et les conidies, les deux différentes structures de reproduction de l'ergot, sont de taille microscopique.

Cycle de vie

Le cycle de vie de l'ergot est illustré Voici en quoi il consiste:

Lorsque le grain est mûr, les sclérotes se détachent facilement et plusieurs d'entre eux tombent au sol pendant la récolte. D'autres sont ramassés par l'équipement et contaminent la récolte.
Le sclérote correspond au stade de repos ou d'hivernation du champignon. Il survit dans le silo ou à la surface du sol. Les sclérotes peuvent aussi bien provenir des céréales ou des graminées environnantes.
Dans des conditions favorables au printemps et en été, les sclérotes en surface du sol ou près de la surface peuvent germer et produire des stromas. Les stromas vont dans les conditions propices relâchés les ascospores.
Les ascospores sont entraînés par le vent.
L'infection débute lorsque des ascospores atteignent des fleurons ouverts sur les épis. Le champignon germe sur les stigmates et infecte rapidement l'ovaire.
Après quelques jours, le champignon commence son stade conidial. A partir des restes de l'ovaire, il produit les conidies et le miellat. Les conidies sont une seconde structure de propagation de la maladie. Elles sont transportées par le vent, la pluie et les insectes. Comme l'ascospore, la conidie infecte l'ovaire. A l'intérieur de celui-ci, elle se développe pour former une structure ramifiée qui prend la place du grain: le sclérote.
Influence du climat

La sévérité de l'ergot varie d'une année à l'autre car elle dépend avant tout des conditions climatiques. Le temps frais et humide favorise la germination des sclérotes en plus de prolonger la période pendant laquelle les fleurons restent ouvert sur la plante. Krebs et Freisen (1959) ont déterminé que des températures entre 9 et 15C sont les plus favorables à la formation rapide de stromas tandis que des températures de 18C et plus inhibaient la formation de stromas. L'éjection d'ascospores à partir des stromas est au plus fort lorsque l'humidité relative est d'environ 77% ou lorsque qu'une période ensoleillée suit des averses.

L'obscurité et le temps sombre sont défavorables au développement de l'ergot.

Il s'écoule environ 28 jours du début de l'infection par les conidies à la maturité des sclérotes d'ergot.

 

MOYENS DE LUTTE
Moyens de lutte culturaux
Mesures sanitaires

Bien souvent, la source d'infection d'une culture provient des graminées qu'on trouve en bordures des champs. La meilleure preuve en est que l'ergot affecte plus sévèrement le grain situé près des bordures. Une étude allemande a établi que les bouts de champ non labourés ont des niveaux d'infection jusqu'à dix fois plus élevés qu'en plein champ, tandis que les bordures de champs ont des niveaux quatre fois plus élevés

La fauche des graminées en bordures des champs ou dans les bouts de champs permet de réduire les risques d'infection des cultures en prévenant l'accumulation d'inoculum et les échanges entre les graminées et les cultures de céréales.

Dans tous les cas et encore plus pour le seigle d'hiver, il est important que la fauche soit faite avant que les graminées ne fleurissent de façon à ce que celles-ci ne soit pas infectées par les ascospores et qu'à leur tour elles ne deviennent des sources de conidies pendant que le seigle fleurit. Une telle mesure aura un effet pendant plus d'une saison dans le cas des céréales de printemps.

Choix des variétés

Les cultures et variétés de céréales qui tallent et fleurissent de façon inégale ou qui ont un haut degré de stérilité sont souvent plus affectées par l'ergot.

Pour le seigle, la période de floraison en relation avec les graminées environnantes comme le chiendent ou le brome est importante. Ainsi, dans l'Ouest canadien, les cultivars de seigle d'hiver sont moins susceptibles que ceux de printemps parce que le seigle d'hiver fleurit plus tôt que celui de printemps et peut donc échapper à l'infection des conidies en provenance des graminées sauvages. Parmis les cultivars de seigle de printemps, Sosulki et Bernier (1975) ont constaté que le cultivar Gazelle était le moins infecté par l'ergot parce que sa pollinisation est plus rapide et plus complète que chez les autres cultivars.

Dans le cas des autres céréales, Platford et Bernier (1976) ont observé des différences dans les susceptibilités des cultivars de blé de printemps et de blé durum mais pas pour les cultivars des autres céréales (orge, avoine). L'ergot se développait plus difficilement sur les cultivars Kenya farmer de blé de printemps et Carleton de blé durum.

Les tiges issues du tallage sont toujours plus susceptibles à l'ergot que les tiges principales. Il faut donc choisir des variétés moins sujettes au tallage et surtout ne pas encourager le tallage (dans le cas du seigle à tout le moins) par le roulage ou autres techniques.

Précautions au semis

L'utilisation de semence sans ergot, plantée à une profondeur constante dans un lit de semence bien préparé va permettre d'obtenir une culture qui va se développer uniformément. L'uniformité de la levée est importante pour réduire la période pendant laquelle les plants seront susceptibles.

La sévérité de l'ergot chez le seigle d'hiver diminue lorsqu'on augmente la densité de semis.

Précautions à la récolte

Dans les très grands champs, si les bords sont plus infectés, ils peuvent être récoltés séparément. Une récolte fortement infectée qui ne pourrait être nettoyée proprement devrait être enterrée pour éviter l'empoisonnement accidentel du bétail ou la propagation de la maladie.

Rotation

La rotation des cultures avec des plantes non-hôtes (plantes autres que des graminées) ou moins susceptibles permet de réduire l'accumulation de sclérotes.

Travail du sol

Le labour profond, bien que moins conseillé de nos jours, permet de réduire les risques d'infection. Bretag et Merriman (1981) ont déterminé que d'enterrer les sclérotes d'ergot à 15 cm de profondeur pendant 32 semaines éliminait leur survie et la production de stromas.

En Europe, il a été rapporté que l'ergot était une maladie plus commune là où la technique du semis direct était employée (Yarham et Norton, 1981). En effet, les sclérotes restant à la surface, un très grand nombre d'entre eux ont la possibilité de germer, ce qui accroît l'infection.

Compaction

La compaction du sol serait favorable à l'ergot. Ainsi, les tram lines, ces traces où l'on concentre le passage des machineries dans les champs, ont des niveau d'infection jusqu'à quatre fois plus élevé qu'en plein champ. La plus grande humidité que l'on retrouve en sol compacté est sans doute le facteur qui favorise l'ergot.

Moyens de lutte physiques

Criblage

Pour le grain récolté, le criblage commercial permet d'enlever une grande partie de l'ergot sauf si les niveaux d'infection sont très élevés. Dans l'ouest canadien où la culture du seigle est plus fréquente, les élévateurs à grains ont des méthodes spéciales pour ôter l'ergot.

Flottation

La séparation de l'ergot du reste du grain peut aussi se faire par flottation dans une solution saline (chlorure de sodium ou de potassium). Cette méthode serait sans doute approprié pour la production de grains germés.

Brûlage

En Australie et dans le Nord-est des USA, le brûlage des chaumes est parfois effectué après la récolte de blé pour éliminer les sclérotes d'ergot (Bretag, 1985). Cette méthode vise surtout à détruire les sclérotes provenant des graminées adventices comme le raygrass. Comme les conditions lors du brûlage ne sont pas toujours idéales et que plusieurs sclérotes échappent aux flammes, la méthode donne des résultats incertains. De plus, le brûlage des chaumes est défavorable au maintien du niveau de matière organique à long terme.

Moyens de lutte biologiques

Il existe quelques maladies s'attaquant à l'ergot, un phénomène qu'on appelle l'hyperparasitisme. Les champignons Gibberella gordonia et Fusarium roseum seraient les hyperparasites les plus prometteurs en lutte biologique de l'ergot. En Californie, Mower et al. (1975) ont obtenu un très bon contrôle d'une infection de 1% d'ergot en pulvérisant une suspension d'une faible concentration de Fusarium roseum (600 conidies/ml) dès l'apparition du miellat. Malheureusement, il subsiste des doutes quant à l'inocuité de ces champignons.

Une alternative: la culture de l'ergot
Dans certains pays, on pratique la culture de l'ergot. En effet, l'ergot est utilisé par l'industrie pharmaceutique dans la fabrication de certains médicaments, plus particulièrement ceux utilisés pour les chirurgies du cerveau, le traitement des migraines, de l'hypertension et des problèmes d'accouchement. Le LSD, d'abord dérivé de l'ergot, intéresse la médecine psychiatrique.

La plus forte production d'ergot est obtenu avec le cultivar de seigle Ergo, qui est le cultivar le plus recommandé à cet effet. Pour obtenir le meilleur rendement possible, la maladie est inoculée directement sur les plants. Le meilleur stade pour inoculer est lorsqu'environ 75% des épis sont visibles (Gainariu et al., 1989; Singh et Husain, 1980). L'injection dans les épis donne des résultats supérieurs à la pulvérisation de l'inoculum. La qualité et la quantité d'ergot diminue si l'inoculation est faite après que les épillets soient lâches.

Pour préparer l'inoculant, on cultive le champignon artificiellement. On fait incuber des ascospores ou des conidies en vase pétri pendant 10 à 12 jours à 24-26C dans un média de citrate d'ammonium. Les suspensions de conidies sont alors préparées en brassant la culture obtenue et en la filtrant à travers six épaisseurs de coton fromage. La concentration de l'inoculant doit être supérieure à 10 conidies par ml.

CONCLUSION
L'ergot attaque toutes les graminées mais particulièrement le seigle. Sa présence diminue les rendements et la valeur du grain en plus de représenter des risques pour la santé humaine et animale. Les années fraîches et humides favorisent l'ergot.

Les moyens de lutte culturaux permettent de limiter la propagation de l'ergot. On peut retenir entre autres comme mesures effectives l'utilisation de semences exemptes de sclérotes d'ergot, la fauche avant floraison des graminées près des champs de céréales et le labour d'automne. Dans l'avenir, les méthodes de lutte biologique pourront sans doute servir à contrôler la maladie dans les années fraîches et humides où les méthodes culturales s'avéreront insuffisantes.

Recette du pain de seigle utilisée par les Pâtons de Muraz

De si beaux pains valent bien un peu de patience

Pour 70 pains de 1 kg chacun :

Mélanger :
1 caisse vendange de la farine de seigle
1 caisse vendange de la farine mi-blanche
1/3 caisse vendange de la farine de maïs
10 kg de pommes de terre
1 kg de sel
15 litres d’eau chaude
150 g de levure

Pétrir pendant 20 minutes

Laisser reposer ¾ heure

Pétrir encore pendant ¼ heure

Transférer dans la huche (1/4 heure)

Laisser fermenter pendant 1 heure

Faire les pâtons pendant ¼ heure

Laisser fermenter encore pendant 1 heure

Façonner les pains, cela prend ½ heure

Laisser encore fermenter pendant ¾ heure

Et mettre au four pendant 1 heure environ.

 




Pour nous contacter: Ferme "LONGUEVERGNE" 12550 - COUPIAC

Téléphone: (pendant les heures de travail) 05.65.99.74.63 demander RAYMOND

Télécopie: 05.65.99.79.19

Messagerie: rodier.lucette@tiscali.fr