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Les châtaignes :

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Les Châtaigniers :

Dans la zone tempérée de l'hémisphère Nord, vivent aujourd'hui entre 10 et 14 espèces de Châtaigniers. Ces essences ligneuses sont parfois vieilles de plusieurs siècles. Les feuilles ornementales, oblongues et profondément dentelées, atteignent de 12 à 20 cm de long. Les fleurs mâles et femelles apparaissent en juin, portées sur des longs chatons verticaux. Les fruits sont de grosses noix brunes et coriaces, enveloppées par deux ou par trois dans une bogue verte, enveloppe recouverte de piquants qui éclate, à l'automne, en deux ou quatre lobes.

Les châtaignes comestibles contiennent jusqu'à 35 % d'amidon, des albumines, des dextrines, de la saccharose, de l'huile et d'autres matières nutritives. La richesse de ses fruits fait cultiver le châtaignier depuis des millénaires. On peut en trouver des preuves en Italie du Nord, dans des fortifications circulaires datant de l'époque du bronze, mises au jour par des fouilles ; en Espagne on les connaît depuis le Néolithique.

(Châtaignier tombé lors de la tempête de 1999.)

Le site d'origine du châtaignier semble être tout le bassin méditerranéen, les pays du Proche-Orient jusqu'en Iran. Dans ces civilisation, on désignait les châtaignes comme des "noix d'Hêraklion", des "glands de Sardaigne" ou encore des "noix de cataignier". Beaucoup de langues nationales désignent le Châtaignier par un nom qui rappelle sa dénomination latine -Castanea.

Au cours des millénaires, on a sélectionné des espèces à grands fruits, les Marronniers. A partir de ces fruits, on entreprit jadis, à Lyon, de préparer les premiers nougats : châtaignes, miel et caramel. Le châtaignier est une essence ligneuse qui aime les climats chauds, mais ses cultures ont depuis longtemps franchi leur frontière nord, la Drave, affluent du Danube. En Europe centrale, les châtaigneraies les plus anciennes datent de 1679, quelques spécimens de vieux arbres y vivent encore jusqu'à nos jours. Les Châtaigniers sont des arbres majestueux à cime large, haut d'une trentaine de mètres, avec des troncs fort pouvant atteindre jusqu'à 10 m de circonférence. C'est une essence ligneuse économiquement importante.

(Vue sur une partie des Châtaigniers de Longuevergne)

Le châtaignier (castanea stiva Miller)

Exigence :

La limite nord de l'aire de culture du châtaignier est un peu plus septentrionale que celle de la vigne. Altitude limite : 600 m. Cet arbre ne pousse bien que dans des sols non calcaires (pas plus de 4% de calcaire) et plutôt légers, l'idéal étant une terre d'origine granitique.

Plantation :

Le châtaignier européen est un grand arbre. Il faut donc lui consacrer au moins 100 m2 par individu et, si possible, le double.

Forme*Taille :

Haute tige seulement. Pas de taille. Élagages modérés tous les 3-4 ans.

Récolte-conservation :

Les châtaignes tombent d'elles-mêmes en Octobre-novembre. Les immerger dans l'eau pendant une semaine pour tuer les vers (larves de carpocapse). Laisser ressuiez puis stocker dans un fût ou une caisse entre des lits de feuilles mortes, au frais. On peut également les congeler pour les conserver quelques semaines, non sans les avoir préalablement fendues. La châtaigne, dont la composition est voisine de celle du blé, est un aliment de grande valeur.

Variétés :

On distingue les marrons (fruits gros, peu cloisonnés, sucrés) et les châtaignes. Les variétés les plus connues sont : Marron de Lyon (Dorée de Lyon ; châtaigne), Bouche rouge (Marron Ardèche, Drôme, Gard, Hérault), Marigoule (Marron hybride récent), Nouzillard (châtaigne ouest limousin). Les variétés plus locales comme la fine de sabran, la belle épine, la précoce Migoule.....

Les variétés ci-dessus se multiplient par greffage. le semis d'une châtaignes peut donner un beau châtaignier aux fruits intéressants, mais ne reproduit pas fidèlement la variété originelle.

Ses faiblesses :


Il est frileux, les grands froids lui sont préjudiciables (ceci explique que les châtaigneraies se situent principalement au sud de la Loire).
Il fait partie des arbres qui payent un lourd tribu aux maladies, parmi celles-ci on trouve :


La roulure :


Elle consiste en une séparation de 2 cercles de croissances4. Cette maladie peut se déclarer de son vivant, elle reste alors invisible, mais fournie un refuge idéal pour certains champignons ou insectes, qui vont pouvoir ainsi parasiter l'arbre, ni vu ni connu !!
L'inconvénient de cette maladie non transmissible, est principalement pour le bûcheron ; l'arbre perd en effet toute sa valeur s'il est atteint par la roulure.
Cette maladie peut être provoquée par des blessures dues aux animaux, à l'homme ou au feu, mais également par de mauvaises conditions climatiques influant sur son développement.


Le chancre de l'écorce


Il peut lui être fatal. Cette maladie est due à un champignon apparu en France dans les années 1950. Elle se caractérise par le sommet de l'arbre défeuillé et sec, avec une écorce parsemée de pustules orangées. Le centre du tronc se creuse, l'arbre dans son ensemble se dessèche, l'écorce tombe par plaques. Cette maladie est particulièrement active dans les châtaigneraies, mais elle épargne généralement les individus isolés.


L'encre cliquez là pour en savoir plus


La maladie de l'encre est radicale, pour elle pas de quartier, Les traitements existants ne font que là ralentir. En 3 à 4 ans, elle vient à bout du châtaignier le plus solide. Son action commence par un flétrissement du feuillage au sommet, puis il se généralise. Les racines sont atteintes et se couvrent de plaques noires qui remontent jusqu'au collet et suintent.


Ses qualités


Beaucoup de qualité, comme tous les arbres.

Pour l'homme, c'est un réservoir à nourriture (avec les châtaignes) dans lequel les habitants de la campagne piochaient allègrement, pendant les périodes de disette. En effet les châtaignes, qui peuvent se conserver tout l'hiver, en prenant quelques précautions, se consomment en légume (cuit à l'eau, purée, ...) en dessert (en crème ou grillé) en confiserie ("marron" glacé) et même en pain, grâce à la farine que l'on obtient à partir d'elles.
Sa richesse en tanin (matière rendant les peaux imputrescibles et qui fournie de l'encre) lui vaut à partir de la fin du 19ème siècle une campagne d'abattage qui ne prendra fin que vers les années 1950 (voir l'activité correspondante).
Avec sa croissance rapide et son aptitude au rejet de souche (cépée) il est exploité en bois de chauffage. De plus, malgré la roulure, on trouve généralement davantage de qualité à son bois qu'à celui du chêne (pourtant une référence) - Pourquoi ?
Il présente un aubier plus réduit (4 à 5 cernes) et son duramen est plus élastique et imperméable, ce qui a fait de lui, un bois privilégié pour la fabrication de charpente, piquet de clôture, tonneau, tuile de toit, ... et même de castagnettes.
Par contre pour des remèdes médicaux, le châtaignier n'est pas un arbre exceptionnel, bien que ses chatons soient antidiarrhéiques et ses feuilles antitussives, on l'utilise très peu.

Les marrons glacés !!
En fait de succulentes châtaignes...



( Les graines du châtaignier (les châtaignes) sont protégées par une bogue épineuse.)

Il y a généralement 2 à 3 châtaignes par bogue.
Pour la flore et la faune, il est fort sociable.
Il héberge sur son tronc ou à ses pieds de nombreuses variétés de champignons (la russule verdoyante, le bolet bai, le polypore en touffe, ...). Poussent également très bien sous son ombre, la fougère, le millepertuis, le chèvrefeuille, .... Cette grande variété florale incite de nombreux animaux à le côtoyer pour le gîte et le couvert. Les rongeurs s'abritent dans son tronc lorsqu'il est creux et se nourrissent avec ses châtaignes, tout comme le sanglier qui en est également friand. De nombreux insectes se nichent dans son tronc, ou son bois victime de la roulure. Les insectes butineurs se régalent et font provisions de pollen sur ses chatons et sur la végétation environnante.
Toutes ses qualités ont incité les hommes à le cultiver depuis fort longtemps (environ 6 siècles avant JC). Grâce à cette activité ancestrale, et malgré les maladies et autres campagnes d'abattage dont ils a été l'objet, il occupe actuellement environ 4% de la surface boisée en France.


Au début de l'été, le châtaignier offre un spectacle superbe avec les chatons

Reproduction
Il est à la fois mâle et femelle.
Les fleurs femelles sont verdâtres et non duveteuses. La hampe florale que forme le chaton mâle, donne une superbe apparence à l'arbre. L'autofécondation ne peut avoir lieu, car sur un même arbre, les fleurs femelles ne sont pas mûres en même temps que les mâles. La fécondation est alors assurée par le vent et les insectes.
Les graines tombent au sol au mois d'octobre-novembre, et sont disséminées par les animaux ( rongeurs et certains oiseaux tels les geais) qui les enterrent, afin de se faire un garde-manger pour l'hiver. Mais, comme parfois ils oublient où ils ont caché leurs réserves, le printemps arrivant, celle-ci vont germer et avec un peu de chance donner naissance à un arbre de plusieurs mètres de haut.


Coupe d'une châtaigne en cours de germination


Comment le reconnaître
Grâce à sa feuille caractéristique, il est relativement aisé à identifier. Elle mesure de 15 à 20 cm de longueur et est assez fortement dentée. Autre moyen de le repérer, bien évidemment, avec ses bogues contenant les châtaignes.
Mais en hiver, comment faire ?
En observant le sol ! Grâce à la présence des bogues vides et des feuilles sèches, on peut affirmer sans prendre trop de risque, que l'on est en présence d'un châtaignier. Les pros peuvent le reconnaître grâce à son allure et à son écorce.

Conditions de vie


Ils ne supportent pas les sols calcaires