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La sécurité alimentaire dans le siècle à venir

Aujourd'hui, une nouvelle génération de "techno-croyants" nous annoncent avec une même ferveur que l'avenir est aux Organismes génétiquement modifiés [OGM] qui vont miraculeusement nourrir le monde. Ces personnes ne s'inquiètent nullement du fait que quelques firmes transnationales contrôlent ces semences et que ce ne sont pas des entreprises philanthropiques.

Par Susan George


(Source : courrier d'attac du 18/12/01)

Qu'est-ce que la sécurité alimentaire ? Posez la question à la Banque mondiale : elle vous répondra que c'est "l'accès de toutes les personnes à tout moment à suffisamment de nourriture pour mener une vie active et saine" [1]. La FAO irait beaucoup plus loin : "Par sécurité alimentaire, l'on entend que la nourriture est disponible en tous temps, que toutes les personnes ont les moyens d'y accéder, que d'un point de vue nutritionnel cette nourriture est adéquate en termes de quantité, de qualité et de variété, et qu'elle est bien acceptée au sein d'une culture donnée". [2].

Cette dernière définition quelque peu utopique fait douter qu'un quelconque pays, même riche et socialement exemplaire, ait jamais pu garantir à tous ses citoyens une totale "sécurité alimentaire". Certains choix politiques y conduisent cependant plus sûrement que d'autres.

Même si l'immense majorité des victimes de la faim se trouvent dans les pays dits du Tiers Monde, en l'absence de protection sociale elle frappe aussi les pays développés. Les "Restaurants du Coeur" en France et d'autres pays européens le montrent suffisamment. La faim de nos jours n'est pas un problème technique ni même, à de rares exceptions près, un problème de pénurie absolue de nourriture. La sécurité alimentaire dépend bien davantage de la distribution des terres et des revenus et la Banque mondiale et la FAO ont raison d'insister sur la notion d'accès. Même dans les pays les plus pauvres et les plus durement touchés par des crises alimentaires, on ne compte pas beaucoup de victimes de la faim dans les milieux d'affaires, de l'armée ou des hauts fonctionnaires...

Les inégalités galopent depuis ces 15 dernières années, entre Nord et Sud et au sein des pays pris individuellement, réduisant toujours plus l'accès à la nourriture. Tous les indices font craindre un accroissement encore plus poussé des disparités économiques au siècle prochain. Les Rapports sur le Développement Humain du PNUD et les Rapports sur le Commerce et le Développement de la CNUCED démontrent régulièrement que la mondialisation enrichit les riches et appauvrit les pauvres - qu'il s'agisse de régions, de pays ou d'individus.

Les récoltes mondiales de céréales ont augmenté de plus de 40 pour cent depuis 1980 et avoisinent aujourd'hui le record des 2.000 millions de tonnes et pourtant l'avenir alimentaire de la planète n'est pas très souriant. Trop de pays ont systématiquement négligé leurs paysanneries capables de produire des cultures vivrières. Encouragés sinon obligés par les programmes d'ajustement structurel du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, ils ont au contraire mis l'accent sur les cultures d'exportation. Du coup, ils doivent faire appel aux marchés céréaliers mondiaux où à peine 5 pour cent des récoltes sont commercialisés. Si un pays auto-suffisant en céréales n'a rien à craindre, celui qui dépend d'importations expose sa population à de graves dangers. Toute fluctuation du niveau des stocks mondiaux de céréales peut faire flamber les prix et du coup exclure des millions de gens de l'accès au grand marché alimentaire mondial.

Autre nuage à l'horizon : les récoltes ont beau atteindre des records, le taux d'augmentation de la population dépasse à présent le taux de l'augmentation des récoltes. Nul ne s'étonnera alors que la faim chronique demeure la réalité quotidienne d'au moins 800 millions d'êtres humains. Des millions d'autres sont encore loin de manger assez pour leur garantir une "vie active et saine". Un bon quart de la population mondiale est fragilisé sur le plan de l'insécurité alimentaire.

Se demander dans ce contexte si "le monde" peut nourrir une population de X milliards de personnes demain est une question à peu près dénuée de sens. "Le monde" est capable de nourrir six [huit, dix] milliards de personnes pour peu qu'on y mette le prix à la fois financier et politique. Tout dépend aussi de ce que l'on entend par "nourrir". S'agit-il de fournir une ration calorique de base avec une petite dose de protéines végétales ou une cuisine variée et riche en viande [c'est à dire en calories concentrées] ?

De toute manière, ceux qui en ont les moyens accaparent les calories disponibles. Toute amélioration du revenu national s'accompagne toujours statistiquement d'une augmentation de la consommation de viande. Si chaque habitant de la planète- terre devait manger un régime carné, il faudrait doubler voire tripler les récoltes au siècle prochain.

Comment faire ? Dans les années 1960-1970, on clamait haut et fort que la "Révolution Verte" résoudrait tous les problèmes alimentaires et mettrait fin à la faim. Ce système de culture, qui exige des intrants coûteux [irrigation, engrais chimiques, pesticides, semences industrielles] ne pouvait convenir aux paysans pauvres. Laissés pour compte, beaucoup sont allé grossir la population des villes. De surcroît, cette "Révolution" a décimé la biodiversité, tué les poissons des rizières, salinisé les sols, pollué les rivières sources d'eau potable et ainsi de suite.

Aujourd'hui, une nouvelle génération de "techno-croyants" nous annoncent avec une même ferveur que l'avenir est aux Organismes génétiquement modifiés [OGM] qui vont miraculeusement nourrir le monde. Ces personnes ne s'inquiètent nullement du fait que quelques firmes transnationales contrôlent ces semences et que ce ne sont pas des entreprises philanthropiques.

Les OGM pourraient aussi provoquer des désastres écologiques encore plus graves que ceux engendrés par la Révolution verte. Certaines semences OGM sont programmées pour distiller petit à petit un herbicide ; d'autres résistent aux herbicides répandus par l'agriculteur et lui permettent de pulvériser son champ à tout moment sans détruire sa récolte. Mais l'agriculture est une activité complexe. Les caractéristiques introduits dans les OGM peuvent se communiquer à d'autres plantes ou interférer avec des micro-organismes dans le sol. C'est la meilleure manière de fabriquer des super-prédateurs et de mauvaises herbes super-résistantes par sélection naturelle.

Sur un tout autre plan, les chocs de la mondialisation contribuent à l'insécurité alimentaire. Les crises financières de cette décennie ont secoué de nombreux "marchés émergents", ruiné des milliers de PME/PMI locales, créé un chômage massif et entraîné des hausses de prix de produits de première nécessité. Du coup, de graves problèmes alimentaires refont leur apparition au Mexique, en Russie et en Indonésie entre autres.

Le sort que réservera l'Organisation Mondiale du Commerce [OMC] au dossier tant controversé de l'agriculture aura aussi un impact majeur. Peu de sujets déchaînent autant les passions et les affrontements. D'un côté se trouvent les acteurs qui considèrent qu'un produit alimentaire doit être traité comme n'importe quel autre produit. Ces pays et leurs entreprises envisagent l'avenir alimentaire de la planète sur le modèle d'un vaste supermarché global où chacun vendra ce qu'il produit mieux et moins cher que le voisin et achètera tout le reste, selon les sacro-saints principes de l'avantage comparatif. C'est la position des Etats-unis et du "Groupe de Cairns" [Canada, Argentine, Brésil, Australie, inter alia].

En face, les pays européens, dont la France, le Japon et quelques pays du Sud refusent de mettre sur le même plan produits agricoles et industriels. Ils se servent d'un mot barbare pour évoquer le caractère particulier de l'agriculture : c'est sa "multifonctionalité" qui préserve la diversité biologique, protège l'environnement, fait vivre villages et villes moyennes et freine les émigrations rurales massives. Cette agriculture permet aussi au consommateur d'être plus près du producteur au lieu de se fournir en produits alimentaires auprès du grand super-marché mondial.

Cet affrontement entre pays à l'OMC est beaucoup plus qu'une querelle sur le commerce ; c'est aussi un choix de civilisation. La petite paysannerie et les fermes familiales, qu'elles soient du Nord ou du Sud, ne sauraient résister à la concurrence des grands producteurs céréaliers hautement capitalisés qui pourront aisément investir tous les marchés du monde en vendant en-dessous des coûts de production des fermiers locaux. C'est déjà le cas des petits producteurs du riz aux Philippines qui font faillite en série à cause des importations de riz de moins bonne qualité mais aussi moins cher. Quand tous les paysans seront ruinés et partis en ville, il n'y a aucune garantie que les prix des importations n'augmenteront pas pour réduire encore plus la sécurité alimentaire.

Pour nous qui avons la chance de manger à notre faim, l'agriculture artisanale et la petite paysannerie préservent aussi la diversité et la variété de notre nourriture. Le Général de Gaulle disait "Comment voulez-vous gouverner un pays qui produit 365 fromages ?" L'on peut se demander aujourd'hui comment vivre dans un monde qui se précipite vers l'uniformité alimentaire. Le jour où tout le monde dépendra du super-marché planétaire, il n'y aura plus de sécurité alimentaire, ni de plaisir à manger.

 

Un autre article :

OGM et agriculture : options pour l'action publique

C'est sous ce titre que le Commissariat général au Plan vient de publier un rapport, conclusion d'une étude initialement commandée par Dominique Voynet.
Ces travaux devaient en particulier permettre "d'apporter des éléments en vue d'un débat de fond sur les avantages et les risques liés aux utilisations des plantes génétiquement modifiées".

Le rapport est disponible sur le site de la Documentation française

En voici des extraits (citation de La Documentation française) :

Une première vision possible, celle d'une banalisation progressive, peut être défendue, voire présentée comme inéluctable. Elle conduirait à une action publique qui, pour accompagner cette banalisation "à l'européenne", se limiterait pour l'essentiel à maintenir les outils de régulation existants et à achever la mise en place des engagements pris en matière de transparence des décisions et de traçabilité et d'étiquetage des produits.

Cette vision apparaît cependant reposer sur trop de conditions nécessaires pour être crédible. Elle sous-estime notamment le caractère durable de la "vigilance alimentaire" des citoyens comme du contexte d'incertitude scientifique et surestime en revanche la capacité des PGM à corriger leur image par la seule amélioration de leurs techniques de production.

D'où une vision d'un avenir beaucoup plus incertain, vis-à-vis duquel l'action publique se doit de proposer une nouvelle donne. Deux options se présentent alors.

La première est celle d'une politique qui, au-delà d'un moratoire temporaire, afficherait une volonté d'interdiction durable des PGM. Le rapport identifie les questions clés et les points sensibles d'une telle politique, en particulier la définition précise du domaine d'exclusion (culture seule ou culture et importation, PGM alimentaires ou autres) et de la notion de "non-OGM" (techniques visées, obligation de moyens ou de résultats, seuils tolérés), l'évaluation des conséquences socio-économiques globales de cette option et la légitimation nationale et internationale de ce positionnement, point qui apparaît sans doute le plus délicat.

La seconde, que le rapport préconise, est celle d'un investissement public fort et "proactif" pour organiser une coexistence viable et acceptée des cultures OGM et non-OGM, cette option pluraliste permettant une meilleure adaptabilité à la diversité des situations, intérêts et contraintes et à un avenir comportant une grande part d'aléas et d'incertitudes.

Cette stratégie proactive s'organise autour de douze recommandations. Ces recommandations constituent des orientations stratégiques pour le long terme et non des propositions de mesures concrètes et immédiates. Elles nécessiteront, pour celles qui seront retenues, un important travail complémentaire sur les plans technique ou réglementaire. Elles devront en particulier être présentées et défendues au niveau européen et dans les instances internationales.

Cinq recommandations concernent l'accompagnement de l'innovation.

1. Définir un "projet public" clair et cohérent vis-à-vis des PGM et de leurs finalités, en liaison avec une vision globale de l'avenir de notre "système alimentaire" et l'inscrire dans la durée.

2. Assurer une compétence forte et crédible de la recherche publique dans les différentes composantes de l'innovation : recherche d'amont, recherche en appui à l'évaluation des risques et à la biovigilance mais aussi compétences en création variétale.

3. Inventer un droit de "l'innovation biologique" adapté à ses particularités techniques et culturelles, en poursuivant de manière ouverte les réflexions sur les différentes formes de protection et de mise à disposition des innovations.

4. Permettre une mise en oeuvre graduée et raisonnée des PGM, en organisant des étapes intermédiaires entre expérimentations à petite échelle et possibilité de culture sur l'ensemble de l'espace européen.

5. Soutenir la mise en place de filières séparées viables, en veillant notamment à en minimiser et à en répartir les coûts de manière équitable.

Suivent quatre recommandations relatives à l'amélioration du dispositif d'évaluation des risques.

6. Élargir le champ des innovations concernées pour considérer avec les mêmes approches d'autres intrants de l'agriculture (produits phytosanitaires, variétés conventionnelles ayant des propriétés similaires, agents de lutte biologique).

7. Diversifier les critères et méthodes d'évaluation en particulier pour prendre en compte les impacts agronomiques et socio-économiques et intégrer des approches plus globales et systémiques.

8. Mettre en place une vigilance durable et globale pour compléter l'évaluation a priori et suivre non seulement les aspects environnementaux mais aussi sanitaires et socio-économiques. Pour réaliser de manière efficace ces missions, le rapport propose la création d'un observatoire public et permanent des PGM.

9. Introduire l'évaluation des bénéfices et l'analyse économique afin de permettre une analyse des bilans risques/bénéfices et de mieux caractériser les impacts économiques de ces innovations.

Enfin, les trois dernières recommandations visent à mieux répondre aux attentes des citoyens vis-à-vis de l'orientation à donner à ces innovations.

10. Proposer aux pays du Sud un partenariat respectueux de leur souveraineté, qui pourra concerner aussi bien le développement d'outils d'évaluation des risques et de contrôle que de PGM adaptées à leurs besoins.

11. Afficher une politique crédible de prise en charge des éventuels "risques de masse", montrant que face à des situations de dommages, sans doute improbables mais dont on ne peut nier l'éventualité, où les responsabilités seraient difficiles à établir, les citoyens ne seront pas seuls face à l'adversité.

12. Socialiser la démarche de l'innovation en associant les citoyens non seulement à l'évaluation finale de ces innovations mais aussi à des stades plus précoces de leur conception et de leur développement. Liée à cette orientation, un développement de l'éducation de tous aux sciences du vivant apparaît indispensable.

La conclusion de ce rapport propose une ultime lecture du "jeu des acteurs" impliqués dans le débat sur les PGM et de leurs stratégies possibles. Elle envisage en particulier une extension de la controverse à d'autres aspects des pratiques agricoles, voire un dépassement vers des débats plus globaux dans lesquels les OGM ne focaliseraient plus l'attention.

(Fin de citation)

Le rapport a donc été rendu public le 26 septembre et a immédiatement suscité des réactions de pluseiurs associations majeures engagées dans la lutte anti-OGM.

Ainsi selon Yahoo Actualités : "Six organisations, dont Greenpeace, la Confédération paysanne, la Fédération nationale d'agriculture biologique des régions de France et l'association (Consommation, logement et Cadre de vie)ont regretté que le rapport ne retranscrive qu'imparfaitement les positions et tranche en faveur des OGM, alors que la mission impartie au Plan était d'apporter des éléments d'éclairage à un débat sur les vices et les vertus des OGM."

Le Ministre, Yves Cochet a également nettement pris ses distances avec les conclusions de ce rapport :"Dans leurs conclusions, les auteurs de ce rapport, qui contient par ailleurs de nombreux éléments d’analyse intéressants, proposent une stratégie d’action au gouvernement. Cette stratégie part du présupposé que les OGM sont inéluctables et repose en conséquence sur le principe d’une mise en œuvre raisonnée des OGM. Certains membres du groupe de travail ont tenu à faire figurer, en annexe de ce rapport, leur opposition à ces propositions.
Ces conclusions n’engagent que leurs auteurs. Elles méritent débat et devront être examinées de manière approfondie par le gouvernement.
Je considère pour ma part ce rapport comme une contribution au débat qui doit se poursuivre sur la question des OGM. Comme l’a indiqué le Premier Ministre, la question des essais en plein champ fera en particulier l’objet d’un débat public d’ici la fin de l’année. Les modalités de son organisation seront annoncées par le gouvernement dans les jours qui viennent."

 

Un autre article :


Les professionnels et les associations de consommateurs divergent sur les propositions d'étiquetage des OGM

(Cordis Nouvelles, Communautés européennes - 06/05/02)

Selon des représentants des industries alimentaire et biotechnologique s'exprimant lors d'une audition publique tenue au Parlement européen le 25 avril, les nouvelles propositions d'étiquetage et de traçabilité des organismes génétiquement modifiés (OGM) seront d'application coûteuse et difficile.

La Confédération des industries agro-alimentaires de l'UE (CIAA) a indiqué aux députés européens que les propositions effectuées par la Commission européenne en juillet 2001 pourraient amener le consommateur à confondre les produits dérivés d'OGM mais n'en contenant pas, les produits génétiquement modifiés et les produits traditionnels non modifiés génétiquement. Par ailleurs, le seuil de un pour cent retenu pour l'étiquetage signifie que certaines productions contenant des éléments génétiquement modifiés pourront ne pas être étiquetées comme telles, ajoute la CIAA, ce qui est susceptible de tromper les consommateurs.

L'organisation professionnelle de l'industrie de la biotechnologie Europabio partage les préoccupations de la CIAA, et estime que la nouvelle réglementation pourrait ouvrir la voie à des fraudes dans la mesure où l'étiquetage est obligatoire même lorsque la présence de contenu génétiquement modifié dans un produit, comme par exemple dans un dérivé génétiquement modifié, ne peut être testée.

Le BEUC (Bureau européen des unions de consommateurs), de son côté, soutient les propositions de la Commission et estime que les consommateurs ont le droit de disposer d'un étiquetage alimentaire indépendant de son statut du point de vue des OGM. Beate Kettlitz, conseillère alimentaire du BEUC, a indiqué à CORDIS Nouvelles que les représentants des consommateurs et des professionnels étaient divisés sur la question de l'étiquetage. Elle a dit que si les associations de consommateurs plaident pour des informations sur l'origine d'un produit même si les tests sont impossibles, les confédérations professionnelles maintiennent qu'un étiquetage honnête est impossible sans tests.

Si le seuil de un pour cent retenu par la Commission pour l'étiquetage d'un contenu OGM ne peut fournir au consommateur des garanties à 100 pour cent, une approche pragmatique est nécessaire, estime Mme Kettlitz. Le BEUC se prononcerait cependant en faveur de tout amendement proposé par le Parlement dans le sens d'un abaissement de ce seuil.

Mme Kettlitz a ajouté que l'audition, tenue la veille de la date limite pour proposer des amendements, était "tardive, mais pas hors délai", et avait constitué un forum utile pour les échanges d'idées.

Les propositions, contenues dans deux rapports établis par la députée autrichienne Karin Scheele et le député grec Antonios Trakatellis, seront soumises le 4 juin au vote de la commission parlementaire de l'environnement, de la santé publique et de la politique des consommateurs, avant de passer en session plénière courant juillet.

Pour tout renseignement complémentaire sur le BEUC, consulter l'adresse Internet suivante : http://www.beuc.org

 

 


Un autre article :

Non au café transgénique

Lesorganisations tiers-mondistes encouragent l'achat du café issu du commerce équitable. [Keystone Archive]


Les grands distributeurs disent non à l’importation de café génétiquement modifié. Une décision saluée par les organisations non gouvernementales (ONG).


Cette prise de position de Coop, Migros, Mövenpick, Merkur et Starbucks fait suite à la campagne menée par Swissaid et par la Déclaration de Berne. Qui ont emboîté le pas à ActionAid.

Lancée par l’ONG britannique, cette campagne vise, en particulier, un plant de café transgénique développé par Integrated Coffee Technologies Inc (ICTI), une société de biotechnologie installée à Hawaï.

«La culture de café génétiquement modifié ne représente pas seulement un danger pour l’environnement, explique François Meienberg de la Déclaration de Berne. Elle constitue aussi, et surtout, une grande menace pour des pays producteurs déjà très pauvres, comme la Colombie et l'Ethiopie.»

Un contrôle artificiel

Plus concrètement, le café transgénique ICTI risque de priver des millions de petits travailleurs d’un emploi déjà précaire. Ceci explique cela.

Dans la culture de café transgénique, le processus de maturation de la baie du café est génétiquement bloqué. Puis, il est réactivé grâce à la vaporisation d’une substance chimique sur le plant.

Autrement dit, la société Integrated Coffee Technologies Inc (ICTI) contrôle artificiellement la production naturelle d’éthylène. Substance qui permet le mûrissement naturel d’un fruit.

L’avantage de cette méthode, c’est qu’elle permet des récoltes mécaniques et à grande échelle. Puisque les baies de café, ainsi génétiquement modifiées, mûrissent toutes au même moment et de façon uniforme.

Or, aujourd’hui, la récolte du café demande une grande main d’œuvre. Car, comme chaque baie mûrit à une période différente, elle doit être cueillie à la main.

C’est d’ailleurs pour cette raison que le 70% de la production mondiale de café est effectuée dans des petites fermes.


Des producteurs aux abois

«Il existe déjà une grave crise du café, lance Bruno Riesen, de Swissaid et président de la Fondation Max Havelaar. Le prix du café s’est littéralement effondré, entraînant de nombreux cultivateurs dans le chaos.»

Et d’ajouter: «avec l’arrivée du café trangénique, de nombreux producteurs qui ont miraculeusement échappé à la crise n’auront pas d’autre choix que de quitter leurs fermes. Pour venir grossir les bidonvilles.»

Une perspective qui ne laisse pas les grands distributeurs suisses de café indifférents. Pour preuve, la position qu’ils ont prise en décidant de ne pas vendre de café ICTI.

«Cette prise de position est un signal très fort à l’adresse de l'industrie qui travaille sur ce café transgénique, souligne Bruno Riesen. Concrètement, Il signifie que tout ce qui est possible sur le plan technologique n’est pas forcément bon.»

Un message bien compris. Par Coop notamment. «Nous prescrivons, affirme son porte-parole Jörg Birnstiel, des directives strictes concernant les produits transgéniques. Et nous sommes très conscients des conséquences sociales et environnementales que leur utilisation peut engendrer.»

Même son de cloche du côté de la direction de Starbucks. Qui se déclare, en l’occurrence, sur la même longueur d’onde que Swissaid et la Déclaration de Berne.


Un commerce équitable

Par ailleurs, pour renforcer leur campagne, les deux ONG encouragent les consommateurs suisses à acheter du café issu des filières du commerce équitable. A l’instar du café proposé par la Fondation Max Havelaar qui soutient les petits producteurs.

Mieux, pour que ces producteurs puissent améliorer leur niveau de vie d'une façon durable, Swissaid et la Déclaration de Berne invitent aussi les grands distributeurs à mettre leurs cafés sur leurs rayons.

Coop et Migros le font déjà. Merkur devrait bientôt leur emboîter le pas. Et Starbucks affirme vouloir les imiter.

Un effet boule de neige qui pourrait emporter l’adhésion des plus petits distributeurs de café tels que ABM, Denner et Passaggio qui demeurent muets sur la question. C‘est du moins ce qu’espèrent Swissaid et la Déclaration de Berne.

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