BIO ET LOGIQUES 

Nucléaire ? non merci !:

                        "voici quelques articles à méditer "


 
 


Nous reproduisons ici un interview d'Albert Jacquard, publié initialement par le réseau Sortir du Nucléaire à l'occasion de la journée nationale de mobilisation contre le nucléaire du 20 octobre dernier.

Éminent scientifique, Albert Jacquard croit que le nucléaire est dangereux par nature et qu'il faut l'abandonner car "il organise le suicide à terme de l'humanité". Pour lui, la priorité est la lutte contre le gaspillage et il faut s'interroger sur la finalité de l'énergie.


Questions à Albert Jacquard.

Pourquoi faut-il vraiment sortir du nucléaire ?

''Des déchets qu'on veut enfouir pour un million d'années comme on glisse la poussière sous le tapis''

Éminent scientifique, Albert Jacquard croit que le nucléaire est dangereux par nature et qu'il faut l'abandonner car "il organise le suicide à terme de l'humanité". Pour lui, la priorité est la lutte contre le gaspillage et il faut s'interroger sur la finalité de l'énergie.

" Il faut abandonner le nucléaire en raison de la nature même de cette énergie. Notre organisme sait nous prévenir de la plupart des dangers, pas de la radioactivité. Elle n'est pas détectable par l'organisme humain ! Nous ne sommes ni prévenus, ni immunisés. Si vous manipulez des substances radioactives, vous ne sentez rien. Pourtant, ça brûle. Marie Curie en a fait la cruelle expérience. Elle manipulait du radium à pleines mains et pourtant, elle ne sentait rien. Face à un tel danger des rayonnements, si nouveau, si pervers, seul un effort intellectuel permet de se prémunir. Pourtant, j'admire l'exploit technique que représente une centrale nucléaire. Mais il faut d'abord se poser la question de savoir à quoi tout cela sert. Le nucléaire, c'est un cadeau plus qu'empoisonné. Avec des déchets qu'on veut enfouir dans le sous-sol comme on glisse la poussière sous le tapis, mais pour un million d'années ! Tout ça pour avoir un peu plus d'éclairage dans nos villes ou le long des autoroutes belges. "

Que préconisez-vous ?

" Le vrai problème, c'est le gaspillage. Nous avons besoin de l'énergie mais elle doit être utilisée au mieux. Il faut s'interroger en permanence sur la finalité de l'énergie. Lorsqu'une expérience est faite, individuellement, tout va bien. Mais la finalité est perverse. C'est vrai du clonage comme du nucléaire.

Je plaide pour une société qui se pose la question de la finalité de ses choix. Or, on ne s'interroge jamais sur la finalité de l'énergie pas plus qu'on ne pose la question de la bombe atomique. Prenez le cas de la bombe française qui est censée nous mettre à l'abri. Elle est inutile et néfaste. L'utiliser ? C'est le suicide à coup sûr... C'est un non sens.

Qu'il s'agisse du nucléaire civil ou du nucléaire militaire, les conséquences sont les mêmes : on est en train d'organiser le suicide à long terme de l'humanité. Sans que, jamais, on nous ait demandé notre avis. C'est tellement plus efficace quand on ne demande rien à personne ! Il existe une responsabilité collective de ceux qui ont décidé d'imposer ce mode d'énergie. Le XXème siècle a connu bien des révolutions conceptuelles. Chaque fois que la science fait un progrès considérable, cela a des conséquences sociales. Le XXIème siècle connaîtra des révolutions sociales provoquées par les révolutions conceptuelles du siècle précédent. Mais, il s'agira de révolutions douces visant à transformer les rapports sociaux, d'abord par la mondialisation de l'éducation puis par celle de la démocratie. Il faut repenser la démocratie mondialisée. "

 

Un autre article :

67 fois Tchernobyl !

Une étude réalisée par Wise-Paris qui devrait être publiée au mois d'octobre, évalue les conséquences du crash d'un avion de ligne sur le centre de retraitement de La Hague.


Les chiffres font froid dans le dos : les rejets de césium 137 seraient équivalents à près de 67 fois les rejets observés lors de l'accident de Tchernobyl ; cela pourrait déboucher à terme sur la mort par cancer de 1,5 million de personnes.

Cette information, publiée initialement par Le Monde dans son édition du 15 septembre a suscité une réaction rapide de la Cogema.

La Cogema met en cause l'impartialité de Wise-Paris, "organisme militant et engagé contre l'énergie nucléaire" mais confirme que "les installations [...] sont conçues pour résister à l'impact de la chute d'avions de masse inférieure à 5,7 tonnes. Elles ne sont pas conçues pour résister sans dommage à l'impact d'autres avions".
La Cogema juge "irréaliste", sans plus de détails, l'hypothèse émise par Wise-Paris quant au rejet de césium.
Enfin la Cogema s'interroge sur "le sens des responsabilités de ceux qui profitent des circonstances tragiques actuelles pour jouer avec les peurs".

Pour notre part, nous nous interrogeons sur le sens des responsabilités de la Cogema et de ses partenaires dans la poursuite du "tout nucléaire" français... les conséquences pourraient bien s'avérer à terme tout aussi tragiques. Ce type de risque que la Cogema juge "hautement improbable" fait justement - et depuis longtemps - partie des objections majeures opposées à la poursuite du programme nucléaire français.

Un autre article :

"La République atomique", documentaire diffusé le mercredi 14 novembre sur Arte, plonge au coeur des relations franco-iraniennes en établissant des liens entre la vague d'attentats des années 1980 en France et les ambitions nucléaires de l'Iran.

Au centre de ce film de David Carr-Brown et Dominique Lorentz, l'entrée de l'Iran du Chah en 1974 dans le capital d'Eurodif, consortium d'enrichissement de l'uranium mis en oeuvre par la France. Manifestation, selon les auteurs, de la volonté de Téhéran de se doter de la bombe atomique.

Mais l'arrivée de Khomeiny au pouvoir en 1979 change la donne. "Les Etats-Unis, aidés par la France, voulurent que l'Iran renonce à ses ambitions nucléaires, ce que la République islamique n'a pas accepté. Elle fit alors pression sur eux de 1980 à 1991", explique Dominique Lorentz.

Les années 1985 et 1986 furent marquées par les otages français au Liban, les attentats à Paris (FNAC, Hôtel de Ville, Pub Renault) et l'assassinat de Georges Besse le 17 novembre 1986.

Information peu connue du grand public et expliquée dans le film : avant de diriger Renault, M. Besse fut l'un des grands responsables du programme nucléaire français, jusqu'à devenir patron... d'Eurodif. Et le groupe Action Directe, responsable de sa mort, était "intimement lié" aux Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), selon Mme Lorentz.

Fin décembre 1991, un accord de règlement du contentieux franco-iranien a été enfin signé. Il reconnaît bien l'Iran comme actionnaire d'Eurodif. Un pacte dont plusieurs dispositions restent aujourd'hui secrètes.

Sur son application, les avis de Paris et des auteurs du documentaire divergent. De source diplomatique française, on indique que "l'Iran est bien membre d'Eurodif. Mais en l'absence de centrale nucléaire civile opérant en Iran, il n'y a pas de livraison d'uranium enrichi. En outre, cet uranium est très faiblement enrichi et non susceptible d'usage militaire".

L'Iran possède pourtant officiellement cinq petits réacteurs de recherche civile et doit mettre en service une centrale civile à Busher, sur le Golfe, avec l'aide de Moscou.

"Les Iraniens ne se sont pas battus pied à pied pendant dix ans pour ne pas exercer leur droit sur l'uranium enrichi d'Eurodif", juge Laurent Beccaria, co-producteur du film et éditeur aux Arènes de deux livres de Dominique Lorentz sur le sujet, "Une guerre" (1997) et "Affaires atomiques" (février) .

A partir de sources ouvertes et de déclarations officielles, l'auteur y raconte la stratégie délibérée des grandes puissances - parallèle au discours sur la non-prolifération - de dissémination de l'arme nucléaire, pour d'excellentes raisons stratégiques et diplomatiques.

"La France a travaillé non seulement avec l'Iran, mais aussi avec l'Irak, l'Egypte, le Pakistan, l'Inde, la Chine et l'Arabie Saoudite, c'est-à-dire les principaux acteurs du conflit actuel", résume Mme Lorentz. A ce jour, aucun des deux livres n'a été attaqué en justice ou officiellement démenti.

La fin du documentaire est troublante. En visite à Paris en 1999, le président iranien Mohammad Khatami dépose une gerbe au Panthéon sur la tombe de Pierre et Marie Curie, les pionniers français de l'atome.

L'histoire démystifiée du nucléaire en France, en prenant pour fil rouge le cas exemplaire de l'Iran et du dossier Eurodif. Une rigoureuse enquête qui nous mène de la naissance de l'industrie nucléaire française à la fabrication de la bombe atomique iranienne, en passant par l'attentat de la rue de Rennes à Paris, la prise d'otages français au Liban ou l'assassinat de Georges Besse...

À travers l'histoire de la politique nucléaire entre la France et l'Iran, les auteurs nous proposent une analyse des conflits d'intérêts qui ont opposé, depuis 1974, les pays membres du club des cinq grandes puissances nucléaires aux grands pays producteurs de pétrole. L'un des principaux enjeux de cette période, l'implantation de centrales nucléaires et l'exportation d'uranium enrichi en Iran, a donné lieu à un conflit franco-iranien, et plus largement à un conflit entre les pays européens, les États-Unis et l'Iran, dont les conséquences nourrissent aujourd'hui bon nombre de décisions politiques, économiques et diplomatiques.

Après un rappel du contexte international dans lequel s'inscrivaient la coopération franco-américaine et les relations entre la France gaullienne et l'Iran du shah, l'histoire commence par l'entrée de l'Iran dans le capital d'Eurodif, le plus important complexe européen d'enrichissement de l'uranium, dont la France est le maître d'œuvre. Le contrat est signé en 1974 au début de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Après la révolution islamique iranienne, le conflit éclate : en 1982, sous François Mitterrand, la France refuse de livrer à l'Iran l'uranium auquel il a droit.
L'affrontement connaît un point d'orgue pendant la première cohabitation, avec Jacques Chirac à Matignon, et se traduit par des vagues d'attentats sur le sol français et par une prise d'otages au Liban. Une solution ne sera trouvée qu'en 1991, lorsque l'Iran se voit confirmé dans sa qualité d'actionnaire d'Eurodif et reconnaître le droit de se fournir en uranium enrichi...

S'appuyant sur des images d'archives, combinant les faits de manière précise, interrogeant des personnalités qui ont été des acteurs de cette histoire, décryptant les thèses officielles, le documentaire déroule des événements que l'on croit avoir vus mille fois : la première bombe française, la crise du pétrole de 1973, la révolution islamique de 1979, la guerre Iran-Irak, les attentats, la libération des otages... Mais pour la première fois, le spectateur peut en comprendre les enjeux. Le décalage entre ce qui était dit à l'époque par les responsables et les médias et ce que l'on apprend aujourd'hui est violent. Plus violente encore, la révélation du rôle primordial de la France dans la prolifération des armes nucléaires.

Un autre article :

Vague anti-nucléaire sur le sponsor du Défi
mardi 7 mai 2002

(Le Télégramme de Brest du 07/05/02)

Vendredi et samedi : deux journées de mobilisation concoctées par le « collectif anti Areva » à Lorient. Grosse société de l'industrie nucléaire, le sponsor du bateau français participant à la Coupe de l'America continue de faire des vagues.

Visibles, symboliques et pacifistes : telles sont les idées qui président aux deux journées de contestation organisées par le collectif « anti-Areva » * à Lorient, après Vannes, fin avril.

Rappelons que le bateau français participant à la Coupe de l'America en Nouvelle-Zélande est sponsorisé par Areva, holding de l'industrie nucléaire française. « Cette société envisagerait également de financer la transmanche Perros-Guirec/Plymouth », assure Alain Rivat de Sortir du nucléaire, dénonçant « une tentative d'OPA sur le monde du nautisme en Bretagne ».

 

 

Vendredi et samedi : deux journées de mobilisation concoctées par le « collectif anti Areva » à Lorient. Grosse société de l'industrie nucléaire, le sponsor du bateau français participant à la Coupe de l'America continue de faire des vagues.


Visibles, symboliques et pacifistes : telles sont les idées qui président aux deux journées de contestation organisées par le collectif « anti-Areva » * à Lorient, après Vannes, fin avril.
Rappelons que le bateau français participant à la Coupe de l'America en Nouvelle-Zélande est sponsorisé par Areva, holding de l'industrie nucléaire française. « Cette société envisagerait également de financer la transmanche Perros-Guirec/Plymouth », assure Alain Rivat de Sortir du nucléaire, dénonçant « une tentative d'OPA sur le monde du nautisme en Bretagne ».
« Comme tous les exercices de communication, ce sponsoring cherche à manipuler et à redorer une image particulièrement salie », écrit la fédération anarchiste dans un communiqué.


Sur terre...

Pour informer le public sur « la réalité de l'industrie nucléaire dans le monde et les activités de la holding française Areva », le collectif investit le quai de Rohan où sera installé un chapiteau.
« Nous y installons une série de photographies réalisées par Paul Fusco. Il s'agit d'un reporter d'images américain qui a photographié la misère de Tchernobyl, 11 ans après l'accident de la centrale ». Le film « Tchernobyl autopsie d'un nuage » sera également diffusé en boucle toutes les heures.
Un rassemblement sur la place A.-Briand est programmé samedi à 15h : le cortège se dirigera vers le quai du Défi aménagé sur le site de la BSM.
Un fest-noz et un concert sont programmés quai de Rohan, vendredi et samedi soir.


...et sur mer

Vendredi, à partir de 12 h, une flottille « antinucléaire » se formera devant le port de Kernével. « Nous attendons les bateaux des associations et nous invitons tous les plaisanciers à rejoindre cette flottille, indique Alain Rivat. Peut-être que nous irons naviguer dans le sillage des bateaux du Défi. Quoi qu'il en soit, la flottille devrait faire route sur la BSM de l'autre côté de la rade pour stationner devant le quai ».


Ancrage
à Lorient

« Le baptême du Défi est programmé le 18 mai. Nous viendrons participer à cette grande fête populaire pour signifier notre refus du lobby nucléaire et défendre les océans », indiquent les organisateurs avant de préciser : « Le Défi semble s'ancrer à Lorient. Quelle image la ville va-t-elle donner au monde de la mer en hébergeant le jouet du leader mondial du nucléaire ? La Coupe de l'America est le 3 e événement le plus médiatisé au monde ».


(*) Il rassemble une dizaine d'associations : Keep it Blue, Greenpeace, Sortir du Nucléaire 56, 29, Basse Loire sans Nucléaire, Coedra, Stop Essai/Abolition 2000, Crisla Attac 56, Sud-Ptt; sud Education, Fédération anarchiste, LCR, UDB, Les Verts TEAG 56.


O. Scaglia

Un autre article :

 

 

Naissance d'un nouveau concept : Le développement durable du risque nucléaire

(Communiqué du Reseau Sortir du Nucleaire du 08/05/02)

Le Réseau « Sortir du nucléaire » apprécie la nomination d'une nucléocrate au ministère de l'écologie et du développement durable du risque nucléaire.

Au moins ainsi les choses sont claires.

En moins de douze heures de ministère, Mme Bachelot a fait le tour de la question avec des déclarations aussi ahurissantes que "L'industrie nucléaire c'est l'énergie la moins polluante qui assure l'indépendance de la France." et que "Mettre une recherche dynamique au service des déchets nucléaires c'est possible, on peut faire beaucoup mieux."

Nous, fédération d'associations, constatons chaque jour l'aberration de tels propos.

Avec des déclarations de cet acabit nous n'aurons aucun mal à convaincre la population de telles contre-vérités. A coup sûr cette prise de position du ministre ne fait que renforcer la lutte antinucléaire.

Aujourd'hui, 90 % du budget de la recherche va au nucléaire. Comment faire « mieux » ?

La dernière mine d'uranium française a fermé en 2000. 100% de l'uranium utilisé dans les centrales est importé. L'indépendance énergétique de la France n'est qu'un slogan sans le moindre rapport avec la réalité.

Un autre article :

Noël Mamère : la ministre de l'Environnement "aux mains du lobby nucléaire"

PARIS, 9 mai (AFP) - Noël Mamère, ancien candidat des Verts à l'élection présidentielle, a affirmé jeudi que le ministère de l'Environnement est "aux mains du lobby nucléaire", après les premières déclarations de la nouvelle ministre Roselyne Bachelot.

Mme Bachelot "vient d'apporter la preuve que les engagements écologiques du président de la République ne valent que pour ceux qui les écoutent. Elle est plus à sa place lorsqu'elle parle du PACS ou des problèmes de société que lorsqu'elle tente de parler d'environnement", a-t-il ajouté dans une déclaration à l'AFP.

"C'est bien la preuve que ce gouvernement Raffarin, version juppéo-chiraquienne, n'a rien compris à l'environnement. Il faut donc le combattre", a-t-il dit.

Mercredi sur France Inter, Mme Bachelot avait estimé que l'"industrie la moins polluante était l'industrie nucléaire", en dépit du problème des déchets "qu'il convient de maîtriser".

Selon Noël Mamère, les propos de Mme Bachelot sont "l'exact contraire des engagements de la France vis-à-vis du protocole de Kyoto et de l'Union européenne, puisque nous avons pris l'engagement de développer des économies d'énergie et les énergies renouvelables".

Les déclarations de la nouvelle ministre sont "une provocation pour tous les écologistes de France et d'Europe. Si le gouvernement avait voulu se mettre à dos tous ceux qui sont attachés au développement durable, il ne s'y serait pas pris autrement".

Noël Mamère a ajouté que "la seule politique possible est la diversification énergétique et l'introduction de la fiscalité écologique".

Le député de la Gironde a précisé qu'il serait le 13 mai "devant le tunnel du Mont-Blanc pour empêcher sa réouverture aux camions de plus de 19 tonnes".

Reste à Mme Bachelot à nous dire que le nucléaire règle le problème de l'effet de serre (alors que chacun sait qu'il (que celui-ci) est principalement dû aux transports) pour continuer son copier-coller du discours du lobby nucléaire.

Jamais le citoyen, le contribuable ou l'électeur n'a eu son mot à dire lors du lancement du premier programme nucléaire. Le projet de lancement du second, dont la décision est prévue avant fin 2002, mérite un véritable débat contradictoire et non une suite de contre vérités ministérielles.

Un autre article :

L'industrie nucléaire "est la moins polluante", estime Mme Bachelot

(Dépêche AFP du 08/05/02)

PARIS, 8 mai (AFP) - La nouvelle ministre française de l'écologie et du développement durable Roselyne Bachelot a estimé mercredi matin que l'"industrie la moins polluante c'est l'industrie nucléaire", en dépit du problème des déchets "qu'il convient de maîtriser".

"A moins de revenir à la France de la lampe à huile que stigmatisait le générale de Gaulle, pour couvrir les besoins des populations, besoins industriels de développement (...), énergétiques, domestiques, il nous faut une industrie. L'industrie la moins polluante c'est l'industrie nucléaire", a expliqué Mme Bachelot qui parlait mercredi matin à France-Inter.

Selon elle, les énergies renouvelables, comme l'éolien et le solaire, "qu'il faut certes promouvoir, ne sont pas à la mesure des enjeux industriels de notre pays".

Pour la ministre de l'écologie, "il ne faut pas considérer que les déchets (issus du nucléaire) sont une fatalité". "Mettre une recherche dynamique au service des déchets nucléaires c'est possible, on peut faire beaucoup mieux" a-t-elle poursuivi.

Mme Bachelot a fixé deux dossiers prioritaires. D'une part, la "charte de l'environnement adossée à la constitution" préconisée par le président Jacques Chirac pendant la campagne électorale. "Il s'agit d'un texte fondateur qui va irriguer l'action gouvernementale, je compte m'y atteler tout de suite", a indiqué Mme Bachelot. Le "deuxième dossier qui (lui) tient à coeur c'est la protection contre les risques naturels et industriels", a-t-elle précisé

Mme Bachelot compte faire de son ministère "un ministère du dialogue". "Trop longtemps avec les ministres dits écologistes on a vécu une écologie de combat, de rupture, de fracture, je ne souhaite pas avoir ces méthodes", a-t-elle déclaré, citant notamment le cas des chasseurs.

Elle a salué l'arrivée à ses côtés, comme secrétaire d'Etat au développement durable, de "la première femme ministre issue de l'immigration", Mme Tokia Saïfi.

Mme Bachelot a critiqué le surnom de "beurette de service" qui a été attribué à Mme Saïfi. "Il y a des millions de jeunes issus de l'immigration qui trouvent leur place dans ce pays, il faut qu'ils soient les modèles de ceux qui ne trouvent pas leur place et non les caïds de banlieue. Je suis fière qu'elle soit à mes côtés", a-t-elle martelé.

Un autre article :

 

Roselyne Bachelot, écologiste et pro-nucléaire


La nouvelle ministre estime que la France doit rester une "grande puissance" de l'atome.
Ministre de l'écologie et du développement durable

Quand Jean-Pierre Raffarin l'a appelée, mardi, pour lui proposer de devenir ministre de l'écologie et du développement durable, Roselyne Bachelot lui a répondu : "J'ai un seul défaut dans ce dossier, je suis compétente !" La députée RPR du Maine-et-Loire, qui a été porte-parole du candidat Chirac, n'a pas froid aux yeux.


Après avoir mené une carrière parfois chaotique au sein du RPR, elle décroche un portefeuille qui lui avait échappé, en 1995, quand elle espérait prendre la relève de Michel Barnier. M. Chirac l'avait alors appelée pour lui dire : "Ce n'est que partie remise." Au creux de la vague il y a quelques années, elle se comparait à la "panthère rose", celle qui fait "un pas en avant, trois pas en arrière".

C'est lors de son déplacement au Mont-Saint-Michel, le 18 mars, que Jacques Chirac a promis "un véritable ministère de l'écologie et du développement durable (...) au carrefour de toutes les décisions économiques et d'aménagement". Cette annonce a été accueillie comme "une chose positive" par Greenpeace. "Reste à voir si Mme Bachelot sera à même d'exercer les compétences transversales", a déclaré à l'AFP Yannick Jadot, numéro deux de l'association, qui "attend" également Mme Bachelot sur le nucléaire.

DIFFICILEMENT CLASSABLE

Sur ce dossier, Mme Bachelot entend suivre "la feuille de route" de l'Elysée : "La France est une grande puissance nucléaire. Tout rejet du nucléaire, tout moratoire, serait une grave menace pour l'avenir et pour l'environnement", a déclaré au Monde, mercredi, la nouvelle ministre, qui précise toutefois qu'elle est "une grande prêtresse de l'énergie éolienne"dans sa région des Pays-de-la-Loire, dont elle est vice-présidente, chargée de l'aménagement du territoire et de l'environnement. "La prévention des risques naturels et industriels me tient à cœur. Ma région a été touchée de plein fouet par l'Erika", ajoute-t-elle.

Si l'environnement rime aussi avec santé, ses "bonnes relations" avec Jean-François Mattei (DL), qui succède à Bernard Kouchner, lui seront utiles. Son parcours professionnel aussi.

La vie de Roselyne Bachelot ressemble parfois à une jolie légende. Née le 24 décembre 1946 "à minuit", à Angers, fille de chirurgiens-dentistes, elle fait des études de médecine, se marie, interrompt ses études, devient visiteuse médicale. Entrée au RPR dès sa création, en 1976, elle démarre sa carrière politique à l'âge de 30 ans, sous l'œil de son père, l'ancien député gaulliste Jean Narquin. Ses ennemis politiques critiqueront dès lors la "fille à papa". La pharmacienne est élue conseillère générale en 1982. Battue aux municipales à Angers, en 1995, elle est élue députée en 1988 grâce à son père qui se désiste en sa faveur, au dernier moment. Elle sera réélue en 1993 et en 1997.

Politiquement, elle est difficilement classable. Devenue très médiatique en 1998 pour avoir voté, seule à droite, en faveur du pacs, elle fut la star de la gay pride, en juin 1999, avant de se consacrer, à nouveau, à sa très conservatrice circonscription.

Membre de la commission des affaires sociales de l'Assemblée, elle a toujours eu de bonnes relations avec son président, le socialiste Jean Le Garrec, ou avec Martine Aubry, même si elle a combattu les emplois-jeunes et les 35 heures. Hostile au cumul des mandats, cette femme divorcée, devenue féministe, a soutenu la parité en politique et l'allongement à douze semaines du délai pour l'IVG.

Cela ne l'empêche pas de prôner "la tolérance zéro"en matière de délinquance ou de s'opposer à la dépénalisation des drogues douces. Sa nomination comme porte-parole du candidat Chirac n'a pas fait l'unanimité. A plusieurs reprises, ses déclarations ont été contredites. Parfois, elles ont inquiété. Quand, au tout début de la campagne, Mme Bachelot a loué le septennat "extrêmement riche" de M. Chirac, l'Elysée a redouté que l'adjectif soit mal interprété...

Clarisse Fabre

 

Mme Lepage juge "ahurissants" les propos de Mme Bachelot sur le nucléaire
mercredi 8 mai 2002

PARIS, 8 mai (AFP) - L'ex candidate écologiste à l'Elysée Corinne Lepage a jugé "ahurissantes" les déclarations de la nouvelle ministre de l'Ecologie et du Développement durable Roselyne Bachelot sur le nucléaire, "l'industrie la moins polluante" en dépit du problème des déchets qu'il faut "maîtriser".

"La déclaration de Mme Bachelot sans nuance sur la propreté de l'énergie nucléaire est ahurissante de la part d'un ministre de l'Environnement", a estimé Corinne Lepage dans un communiqué à l'AFP, s'interrogeant : "Faut-il en rire ou en pleurer ?".

"Après cet acte d'allégeance au lobby nucléaire, faut-il attendre des messages forts aux chasseurs, aux grands agriculteurs utilisateurs de nitrates et de pesticides et aux grands pollueurs ?", se demande encore l'ancienne ministre de l'Environnement d'Alain Juppé.

Selon l'ex-candidate du mouvement écologiste Cap 21, cette déclaration "laisse présager des jours bien noirs" pour le nouveau ministère de l'Ecologie et du Développement durable.

 




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