BIO ET LOGIQUES 
Des pollutions d'origine et de nature variées:


 
 

 

Les pollutions des eaux proviennent de huit sources différentes :

les effluents domestiques ;
les effluents urbains (collectivités, commerce, lavage des rues, ruissellement des eaux de pluies);
le ruissellement en dehors des zones urbaines (routes de campagne, autoroutes) ;


les activités industrielles et agricoles (érosion des sols, engrais chimiques, pesticides et autres produits phytosanitaires, élevages intensifs) ;
les accidents (circulation routière ou maritime, usines, stations d'épuration...) ;
les effets induits (boues résiduaires des traitements eux-mêmes, décharges...) ;
l'industrie nucléaire (les rejets des centrales nucléaire sont réglementés par une législation particulière).
La pollution d'un fleuve ou d'une rivière qui dépend de son débit, est intimement lié à la densité de la dans le bassin hydrographique qu'elle draine, ainsi qu'à l'activité industrielle.
Réserves et consommation.

Le volume d'eau douce disponible est constitué par les eaux superficielles (fleuves, lacs, marais) et par les eaux souterraines situées dans les nappes phréatiques. Il représente 0,01 % des réserves d'eau de la Terre. Les ressources comme les consommateurs sont inégalement répartis dans l'espace. On estime le volume moyen d'eau utilisé par jour et par habitant à quelques dizaines de litres dans les pays en voie de développement et à 600 litres aux Etats-Unis. L'essentiel de cette eau sert à des usages domestiques, agricoles et industriels.

Les types de pollution.

Les principaux contaminants des eaux sont :

Les polluants organiques (micro-organismes et matières organiques fermentescibles);
Les polluants chimiques;
Les polluants thermiques et radioactifs.
La pollution des nappes souterraines est plus grave que celle des eaux superficielles, car, l'oxygène n'y parvenant pas, il n'y a pas d'autoépuration. La contamination s'y fait par infiltration.

Pour la pratique, on distingue trois formes de pollutions :

Les pollutions qui présentent des dangers immédiats et graves;
Celles qui présentent des dangers à long terme par effets cumulatifs;
Celles qui entraînent des désagréments (goût, bruit, odeur).
Effets directs et indirects.

La pollution induit des changements du pH de l'eau (acidité) et provoque le dépôt de substances toxiques et la dystrophisation (pullulation des végétaux, en particulier microscopiques, suivie de la disparition par asphyxie de la vie animale et végétale).

L'ensemble de ces modifications provoque de profonds changements dans la répartition des espèces. Les effets sur la santé de l'homme sont essentiellement dus aux pollutions bactériennes et chimiques. Enfin, les conséquences économiques du traitement et de l'épuration des eaux sont liées aux exigences de qualité de l'eau.

L'ampleur de la pollution à l'échelle mondiale est difficile à appréhender, faute de sources comparatives. Dans les pays en voie de développement, les contrôles de qualité des eaux sont rares. En Inde et en Chine, la pollution, très élevée, est à l'origine de nombreuses maladies. Dans les pays industrialisés occidentaux, la situation est sensiblement différente. Les Etats-Unis, depuis 1972, ont contribué à la réduction de bon nombre de polluants. L'Europe occidentale reste victime de l'acidification des eaux (pluies acides dues aux rejets industriels. On note également la salinité de certains fleuves, due aux rejets miniers (Rhin, Elbe, Vistule).

Depuis quelques années, ce sont plus de 300 km de côtes, de la ville d'Ancône au littoral yougoslave, qui sont atteintes par la pollution. Celle-ci se manifeste notamment par une prolifération d'algues sur plusieurs kilomètres de large, et jusqu'à 17 m de profondeur. Cette pullulation est due en partie aux rejets polluants (nitrates notamment) déversés massivement par le Pô dans la mer. Ce fleuve est soupçonné d'apporter 80 % de la pollution organique de la mer. A celle-ci s'ajoutent quantité de produits chimiques, qui intoxiquent la faune marine. Les eaux du littoral méditerranéen constituent un milieu très sensible, soumis à un grand nombre de perturbations et de contaminations. Ces dernières proviennent des zones côtières urbanisées et industrialisées, des fleuves qui drainent la pollution continentale et des apports atmosphériques. Aujourd'hui, la protection de l'environnement côtier méditerranéen est devenue une priorité des pays industrialisés. Il faut en effet réagir, car les experts ont prévu une explosion démographique dans cette région du monde (170 000 000 d'habitants en l'an 2025, dont 60 % sur la rive sud, la plus pauvre du pourtour méditerranéen).

 

Les matières polluantes.

1. Les nitrates


Le danger des composés azotés.

Ce qui est envoyé dans une décharge ne disparaît pas dans la nature. Au contraire, on concentre et accumule en un même lieu des matières parfois toxiques (ici les déchets d'une usine chimique de Tchécoslovaquie). Le ruissellement et le lessivage par les pluies entraîne ces matières dans le sol et peuvent contaminer la nappe phréatique.

Essentiel à la vie, l'azote est absorbé par les végétaux et influence très fortement la croissance des plantes. C'est pourquoi l'agriculture utilise des engrais azotés, sous forme d'ions nitrate, ou d'autres ions transformés en nitrates par les bactéries du sol. Leur grande solubilité et leur assimilation rapide les font apprécier en période de sécheresse, lorsque les engrais ammoniacaux ne peuvent agir convenablement.

En France, chaque année, 2 500 000 tonnes d'engrais azotés sont répandues sur les cultures. Cet apport en masse ne peut être absorbé en totalité par les plantes. Le surplus reste sur les sols et est lessivé par les pluies. On fini par retrouver ces engrais dans les eaux superficielles ou dans les eaux souterraines.

A ces engrais azotés, il convient d'ajouter l'azote d'origine animale. Un porc de moins de six mois et qui pèse 100 kg évacue une quantité de lisier (mélange d'urines et de matières fécales) correspondant à 1 m3/an, soit 5,5 kg d'azote. Si il est mal stocké, il pollue en priorité les eaux de surface .

La troisième source de pollution de l'eau par les nitrates est industrielle et domestique. L'azote des eaux d'égouts est rejeté dans le milieu naturel et s'y oxyde en nitrates. Les rejets industriels et urbains ne sont qu'en partie épurés, avant d'être évacués dans le réseau hydrologique de surface.

La pénétration des nitrates dans le sol varie de quelques dizaines de centimètres à quelques mètres par an. Les nitrates s'accumulent ainsi dans les nappes phréatiques. Celles-ci intègrent les apports des six à quinze dernières années. Ainsi, même si on stoppait dès aujourd'hui tout apport de nitrates dans les sols, on en trouverait encore dans quinze ans dans les nappes phréatiques.

Toxicité.

L'augmentation du taux de nitrates dans l'eau n'est désirable ni pour l'homme, ni pour l'environnement et plus particulièrement pour les femmes enceintes et les nourrissons. En effet, la plus faible acidité de l'estomac de ces derniers les rend sensible aux bactéries qui transforment les nitrates en nitrites. Dans le sang, ces nitrites réagissent avec l'hémoglobine. Ce dérivé oxydé ne fixe pas l'oxygène et peut provoquer la mort par asphyxie. Les scientifiques ont en outre constaté que les nitrites ont des effets cancérigènes lorsqu'ils se combinent avec des dérivés azotés organiques issus de l'alimentation.

En ce qui concerne l'environnement, les eaux de surface, riches en nitrates et en phosphates, engendrent le phénomène de dystrophisation, qui aboutit à la mort des poissons et des autres organismes par asphyxie.

Traitements.

La lutte contre ce type de pollution est un problème nouveau et les stations d'épuration ne sont pas conçues pour éliminer l'azote. Aussi agit-on en aval, au moment du traitement de l'eau de consommation, par dénitrification biologique (transformation de l'ion nitrate en azote gazeux) ou physico-chimique (injection de résines pour transformer les nitrates en ions non toxiques).

 

2. Les phosphates


Des lessives aux engrais.

Les phosphates, comme les nitrates, représentent une cause grave de contamination de l'eau dans les pays industrialisés. Ils ont essentiellement trois origines :

Les activités agricoles qui en font usage comme engrais (en France 110 000 tonnes par an) ;
Les effluents domestiques, qui en renferment également une grande quantité, puisqu'on en en trouve notamment dans les lessives synthétiques (20 000 t/an) et dans les rejets physiologiques humains (20 000 t/an) ;
Les activités industrielles, qui en rejettent 40 000 tonnes par en sous la forme de conservateurs d'aliments et d'agents lavants (acide phosphorique).

Dans un milieu fermé, comme les lacs, les marais ou les étangs, les phosphates provoquent avec les nitrates, une dystrophisation mortelle pour la faune et la flore.

 

3. Les hydrocarbures


Extraction et transport maritimes, rejets continentaux.

La pollution des eaux par les hydrocarbures est liée à l'extraction, au transport et à l'utilisation (lubrifiants et carburants) du pétrole. Les plus grands dangers sont liés au transport maritime et aux accidents de forages sous-marins. A cela s'ajoutent les nettoyages de citernes (dégazage) effectués en pleine mer, souvent au mépris des conventions internationales.

Depuis la fin des années 1960, les marées noires dues à des accidents se sont multipliées :

accident du Torrey Canyon en 1967 et échouage de l'Amoco Cadiz en 1978, au large de la Bretagne ;
catastrophe de l'Estoc One, en 1981, qui a déversé quelque 700 000 tonnes de pétrole dans le golfe du Mexique, etc...
Pourtant ces accidents ne représentent qu'une partie des hydrocarbures déversés en mer, dont une forte proportion provient des rejets continentaux apportés à la mer par les fleuves. Les cours d'eau et les nappes phréatiques recueillent ces polluants, qui viennent de l'industrie (raffineries de pétrole) ou encore des vidanges automobiles. Les conséquences écologiques de la pollution par les hydrocarbures sont difficiles à évaluer, mais il est clair qu'ils compromettent l'équilibre des mers fermées. Lorsqu'ils sont déversés massivement, les hydrocarbures sont très nocifs pour la faune et la flore et provoquent des dégâts physiques et chimiques importants et durables.

LES SAUVETAGES ONT ECHOUE...
Propriété de la firme américaine Amoco, l'Amoco Cadiz, battant pavillon de complaisance libérien, transportait 223 000 tonnes de brut léger pour le compte de la compagnie Shell lorsqu'il s'est échoue devant Portsall le 16 mars 1978, après avoir subi une avarie de gouvernail devant Ouessant. II s'est écoulé 12 heures entre cet incident et l'échouement. Malgré l'arrivée rapide de remorqueurs; les opérations de sauvetage ont tarde a s'engager, par suite de la longueur des tractations pour établir un contrat de remorquage...

 

Il est parfois trop tard pour prévenir et il ne reste plus qu'a guérir. Il est alors capital de posséder des moyens d'intervention rapides et adaptés. Après une catastrophe pétrolière on mer, par exemple, on répand des dispersants sur la nappe, que l'on retient avec les barrages flottants appelés "boudins antihydrocarbures " (ici au large de Livourne, Italie). Les dispersants cassent les nappes en multiples gouttelettes et les repartissent dans la colonne d'eau. Pour être efficaces, ils doivent être utilises des la sortie du pétrole des soutes. Ils ont longtemps été critiques, car ils constituent une menace toxique pour le milieu et suppriment la biodégradabilité naturelle du pétrole. Aujourd'hui, les dispersants sont moins toxiques, mais les risques demeurent. Quand la viscosité du pétrole est trop forte, il faut avoir recours à la récupération mécanique. Pour cela, on dispose des boudins antihydrocarbures et on pompe le mélange pétrole-eau depuis des navires spécialement équipés. Tous ces systèmes ont leurs limites, en fonction de la nature du pétrole déversé, de l'état de la mer et de la localisation de la nappe. Ainsi, les barrages flottants ne sont pas très efficaces sur un littoral exposé au vent, mais ils sont une bonne solution pour protéger les parcs à huitres.

 

4. Les autres polluants


Pesticides, métaux, plastiques.

Les substances organiques de synthèse sont employées en agriculture sous la forme de pesticides. Dénommés aussi "produits antiparasitaires a usage agricole", ces produits sont utilises pour lutter contre les champignons (fongicides) les insectes (insecticides) et les herbes adventices (herbicides). Le rejet de leurs résidus toxiques dans les eaux continentales ou marines représente une importante source de contamination de I'eau. Certains traitements insecticides massifs sont effectués par voie aérienne sur de grandes surfaces terrestres, y compris sur les plans d'eau. La grande résistance de ces molécules, leur manque de sélectivité, ainsi que leur capacité à s'accumuler le long des chaînes alimentaires ont entraîné dans certaines zones la disparition d'espèces utiles, un déséquilibre des écosystèmes et l'apparition de souches de ravageurs résistant a ces produits.

La prolifération d'adventices ("mauvaises herbes") de plus en plus résistantes aux herbicides est notée dans les cultures où ces substances sont utilisées depuis longtemps.

La contamination des aliments et des nappes phréatiques présente un danger pour la santé humaine qui ne peut être négligé, surtout depuis que les effets tératogènes et carcinogènes de certains pesticides, tels les organochlorés, ont été mis en évidence.

L'industrie utilise également des substances organiques de synthèse : les polychlorobiphényles (P. C. B.) sont des plastifiants dont la structure moléculaire est proche de celle du D. D. T. La pollution provoquée par les P. C. B. est aussi importante que celle due aux insecticides organochlorés. La dégradation des P. C. B. fournit, entre autres, la dioxine, très toxique, qui a causé des dégâts considérables à Seveso, en Italie, en 1976.

Les métaux toxiques comme le cadmium, le nickel, le zinc, le chrome sont très dangereux pour les milieux lacustres ou marins. On suspecte la trop forte concentration d'aluminium dissous dans l'eau d'être une des causes de la maladie d'Alzheimer.

Le plomb est utilisé comme adjuvant dans les essences pour automobiles. On en retrouve la trace dans les eaux de l'Atlantique nord. Ce métal lourd, particulièrement toxique, est éliminé à 90 % par un adulte (75 % par un enfant), mais le reste, en se fixant sur les reins, les os, le cerveau et le sang, crée des troubles nerveux, manifestations du saturnisme.

Les composés organiques du mercure sont utilisés comme fongicides en agronomie et comme médicaments antisyphilitiques. Le mercure est aussi utilisé dans l'électrochimie (piles boutons) et l'électronique. L'ensemble des industries rejette dans les océans plus de 10 000 t/an de mercure métallique ou ionisé.

Des sels de l'acide cyanhydrique ("cyanures ") et des composés de l'arsenic font partie des contaminants dangereux.

REJETS D'EAU CHAUDE
On utilise les eaux continentales pour refroidir les centrales thermiques et nucléaires. Or, la température du milieu est un facteur écologique primordial et le rejet

d'eau chaude constitue une forme de pollution capable de provoquer de grands bouleversements.

Ces deux courbes figurent l'évolution du taux de mortalité du mollusque gastéropode Bithynia Tentaculata, en zones non polluées (station 2) et polluées (station 6) par les rejets d'eau chaude d'une centrale nucléaire du fleuve Saint-Laurent, en 1972.

 

Voici un résumé des différents types de polluants :

Type de pollution Nature Source
Pollutions thermiques Rejets d'eau chaude Centrales électriques
Pollutions radioactives Radio-isotopes Installations nucléaires
Micro-biologique Bactéries, virus, champignons Effluents urbains, élevages, secteur agroalimentaire
Organiques
Fermentescibles
Glucides, protides, lipides Effluents domestiques, agricoles, industries agroalimentaires et du bois
Fertilisants Nitrates, phosphates Agriculture, lessives
Métaux et métalloïdes toxiques Mercure, calcium, plomb, aluminium, arsenic Industrie, agriculture, combustion, pluies acides
Pesticides Insecticides, fongicides, herbicides Agriculture, industrie
Détersifs Agents tensioactifs Effluents domestiques
Hydrocarbures Pétrole brut et dérivés Industries pétrolières, transports
Composés organochlorés P.C.B., insecticides, solvants chlorés Industrie
Autres composants organiques de synthèse Nombreuses molécules Industrie

 

La pollution des eaux de surface.
Eutrophisation naturelle et dystrophisation provoquée.

Par un phénomène naturel, les eaux des lacs, des marais, des étangs, comme celles de tout milieu aquatique fermé, se renouvellent et s'oxygènent de façon très lente. De plus, l'érosion du bassin-versant apporte des matériaux qui se déposent dans le fond. A l'échelle des temps géologiques, les plans d'eau finissent ainsi par se combler et par disparaître. L'enrichissement de l'eau par un apport important d'éléments nutritifs peut se produire dans les conditions naturelles : c'est l'eutrophisation, qui se caractérise par la prolifération de plantes aquatiques.

L'homme accélère considérablement ce phénomène naturel, par des déversements dans le milieu aquatique d'effluents riches en phosphates et en nitrates. Tous les plus grands lacs sont menacés par cette eutrophisation accélérée, appelée "dystrophisation" pour la distinguer du phénomène naturel.

Les eaux se chargent d'algues microscopiques et filamenteuses qui leur donnent une couleur verte. Cette masse végétale crée un écran qui empêche la lumière de passer. L'activité photosynthétique productrice d'oxygène se trouve réduite à quelques mètres de la surface. De plus, les végétaux morts s'accumulent sur le fond et leur décomposition accentue l'appauvrissement en oxygène, qui se traduit par la disparition progressive des êtres vivants.

Les eaux souterraines.
L'empoisonnement des nappes phréatiques.

On distingue en sous-sol deux sortes de réservoirs d'eau.

Les premiers sont des nappes libres. Elles sont surmontées de terrains perméables et leur niveau varie librement. Elles interviennent dans le cycle de l'eau.
Les deuxièmes sont des nappes captives. Recouvertes de terrains imperméables, elles ont un volume quasiment invariable. Ce sont des stocks.

Si le renouvellement de grands réservoirs à nappe captive (ou à nappe libre, mais mal connectés à la circulation des eaux) prend plusieurs millénaires, la durée de renouvellement de réservoirs moins importants à nappe libre est de l'ordre de quelques années. Pour des raisons de gestion économique, on n'exploite, dans les pays à climat humide, que ce dernier type de réservoirs. En revanche, dans les pays arides, on tend à exploiter les ressources non renouvelables. En France, les nappes fournissent, grâce à des forages, 55 % de l'eau potable, soit 6 milliards de mètres cubes.

Les nitrates, qui polluent les nappes par infiltration, représentent le principal poison.

D'après l'agence du bassin Rhin-Meuse, la moitié de la nappe d'Alsace, qui est la plus grande réserve d'eau potable en Europe, pourrait ne plus être exploitable d'ici à 2030, en raison de sa trop forte teneur en nitrates, due essentiellement à la surfertilisation des cultures de maïs.


Les étapes d'une dystrophisation.


Au premier stade, les effluents urbains composés de matières organiques vont s'ajouter aux eaux de ruissellement, qui entraînent avec elles le surplus d'engrais agricoles (phosphates, nitrates).

Au deuxième stade, la décomposition aérobie des matières organiques déposées au fond provoque la consommation d'oxygène dissous. Les sels minéraux entraînent la prolifération des algues près de la surface. Il apparaît ainsi une zone de discontinuité chimique (chimiocline), l'oxygène étant peu concentré au fond, mais abondant vers la surface.

Au troisième stade, l'oxygène des eaux profondes est consommé au cours du processus de décomposition aérobie des algues. Les poissons d'eaux froides, propres et bien oxygénées, tels les truites et les saumons, sont progressivement remplacés par des carpes, des tanches ou des vairons.

Au dernier stade, les fermentations anaérobies (en l'absence d'oxygène) dégagent de l'ammoniac (NH3) et de l'hydrogène sulfuré (SH2).

 

Le traitement et l'épuration de l'eau.

En Europe, la qualité de l'eau est définie par les paramètres fixés par la directive de la Communauté européenne du 30 août 1980. Ces paramètres sont regroupés en 5 types faisant l'objet d'analyses : les paramètres organoleptiques (couleur, turbidité, odeur, saveur) ; les paramètres physico-chimiques (température, pH, dureté, oxygène dissous) ; les substances indésirables (nitrates, hydrocarbures, composés organochlorés) ; les substances toxiques (arsenic, métaux lourds, pesticides) et les paramètres micro biologiques (virus, bactéries).

Le traitement.

II s'effectue dans des usines et débute par un pompage en nappe ou en rivière. Après avoir été captée, l'eau est stockée dans des bassins ou des réservoirs. Pour respecter les normes, les eaux de surface sont en premier lieu soumises à un dégrillage-tamisage qui les débarrasse des déchets les plus importants. Ensuite, le schéma classique de traitement comprend cinq étapes :

La destruction des matières organiques par désinfection et préoxydation;
La concentration et l'agglomération des particules en suspension par coagulation-floculation et décantation;
Le filtrage des dernières particules ;
La transformation des matières organiques encore présentes par ozonation (addition d'ozone) ;
La chloration (addition de chlore).
A ce déroulement classique peuvent s'ajouter d'autres étapes, d'autres traitements plus poussés (pour dénitrifier, par exemple).
Après traitement, l'eau est finalement acheminée dans des canalisations vers les utilisateurs.

L'épuration.

Si les eaux extraites du milieu naturel nécessitent un traitement préalable à leur utilisation, les eaux usées, quant à elles, doivent être épurées avant leur rejet dans la nature.

Il existe de nombreuses formes de pollution des eaux usées pouvant contaminer les eaux du milieu naturel et, aujourd'hui, seulement un tiers de la pollution transportée par les égouts est éliminée. Les canalisations collectent les eaux usées et les eaux pluviales qu' elles conduisent dans les stations d'épuration. Les réseaux et les stations d'épuration sont situés à la sortie des établissements industriels et en aval des communes. Comme pour le traitement des eaux, le schéma d'épuration commence par un dégrillage-tamisage pour retenir les déchets les importants. Ensuite, pour réduire les matières en suspension, on procède au dessablage, déshuilage et à la décantation. On introduit alors dans l'eau des bactéries, qui se nourrissent des matières organiques. A la sortie station d épuration, on obtient de l'eau (qui peut être rejetée dans le milieu naturel) boues (environ 500 g de boue sont obtenus lors d'un traitement de 1000 litres d'eaux usées). Ces boues sont séchées et stockées en décharge ou bien utilisées comme engrais épandage sur des terres agricoles.

Si les professionnels oeuvrent constamment en vue d'améliorer la qualité de l'eau pour le consommateur et pour l'environnement, c'est aussi à chacun de nous qu'il appartient d'adapter notre comportement pour lutter contre le gaspillage et la pollution.

Voici un tableau qui donne les normes d'eau potable en Europe.

Paramètres Valeurs-limites Paramètres Valeurs-limites
Paramètres physico-chimiques Substances toxiques
Température 25 °C Arsenic 50 mg/m3
pH 6,5 à 9 Cadmium 5 mg/m3
Chlorure 200 g/m3 Cyanure 50 mg/m3
Sulfates 250 g/m3 Chrome 50 mg/m3
Magnésium 50 g/m3 Mercure 1 mg/m3
Sodium 150 g/m3 Nickel 50 mg/m3
Potassium 12 g/m3 Plomb 50 mg/m3
Aluminium total 0,2 g/m3 Antimoine 50 mg/m3
Résidu sec 1500 g/m3
Substances indésirables Paramètres microbiologiques
Nitrates 50 g/m3 Coliformes totaux 0 pour 95 % d'analyses
Nitrites 0,1 g/m3 Coliformes thermotolérants 0/100 ml
Ammonium 0,5 g/m3 Streptocoques fécaux 0/100 ml
Azote organique 1 g/m3 Clostridium < 5/100 ml
Hydrocarbures dissous 10 mg/m3 Staphylocoques pathogènes 0/100 ml
Phénols 0,5 mg/m3 Salmonelles 0/5 l
Détergents anioniques et fer 200 mg/m3 Entérovirus 0/10 l
Manganèse 50 mg/m3 Pesticides
Cuivre 1 g/m3 Total : 0,50 mg/m3
Zinc et phosphore 5 g/m3

 

La prévention de la pollution de l'eau.

Il existe en effet toutes sortes de techniques pour épurer l'eau après sa consommation avant de la rejeter dans les rivières. Mais aucune ne peut prétendre l'élimination de tous les déchets. De plus, les humains ont de plus en plus besoins d'une eau potable, surtout dans le Tiers-Monde où elle n'est la plus part du temps impropre à la consommation.

Donc, chacun doit la protéger comme il le peut et ne doit pas la gaspiller.

Voici une liste de conseils:

Bien remplir les lave-linge et les lave-vaisselle. Ne pas les utiliser si on a peut de linge ou de vaisselle à laver. En effet, à chaque utilisation, elles consomment plus de 100 L d'eau.
Prendre des douches plutôt que des bains ; un bain nécessite environ 150 L contre 60 pour une douche.
Eviter de laisser le robinet ouvert lorsque l'on se brosse les dents ou lorsque l'on se rase.
Utiliser de préférence des lessives concentrées en poudre qui contiennent actuellement moins de produits non biodégradables que les lessives liquides.
Eviter de jeter des produits chimique tels que les peintures, les détachants et les diluants. Ils finissent souvent dans les rivières ou les nappes phréatiques.
Ne pas jeter l'huile de voiture dans les égouts. Les stations d'épuration ne tolèrent pas ce genre de produit en grande quantité.

De nombreux guides de la protection individuelle de l'environnement sont publiés qui se proposent d'éduquer le consommateur et de lui apprendre à avoir de bons réflexes. Ces initiatives qui contribuent à faire évoluer les mentalités face aux problèmes de l'environnement sont l'accompagnement indispensable des actions menées aux échelons nationaux. De plus, l'action individuelle trouve un prolongement efficace au sein des associations de protection.



Cet article m'a demandé énormément de temps de recherche, alors soyez sympa de ne pas en faire de copie sans mon autorisation....

Amicalement bio

Raymond





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